Les États-Unis ont assuré mercredi qu'ils continueraient à travailler à un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens d'ici à la fin de l'année, malgré la démission annoncée du Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Ce départ semble rendre encore plus aléatoire un accord de paix qu'Israéliens et Palestiniens se sont engagés à chercher d'ici à fin 2008 sous les auspices du président George W. Bush, et qui mènerait à terme à la création d'un État palestinien.

La secrétaire d'État Condoleezza Rice a reçu mercredi les négociateurs israéliens et palestiniens, «et nous continuerons à travailler à un accord avant la fin de l'année», a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, auquel l'AFP demandait si M. Bush avait toujours confiance dans la possibilité d'un accord d'ici à la fin de l'année.

MM. Bush et Olmert se sont parlé juste avant que le Premier ministre, affaibli par une grave affaire de corruption, n'annonce qu'il ne briguerait pas la direction de son parti Kadima mi-septembre et qu'il renonçait au pouvoir, a rapporté M. Johndroe.

Les relations entre les États-Unis et Israël ont été «exceptionnellement étroites» sous M. Olmert, et M. Bush a apprécié son amitié et son action en faveur de la paix, a dit le porte-parole.

Mais l'administration a dit qu'elle travaillerait avec «tous les responsables israéliens au sein du gouvernement, que ce soit dans ce gouvernement ou dans de futurs gouvernements», selon les mots du porte-parole du département d'État, Sean McCormack.

Il s'est dit assuré qu'il existait en Israël un «grand soutien pour finalement arriver au stade de deux États vivant côte-à-côte en paix et dans la sécurité».

M. Bush et la Maison Blanche ont longtemps insisté sur la personnalité de M. Olmert et de son principal interlocuteur palestinien, Mahmoud Abbas, pour affirmer les chances d'un accord de paix.

Ce sont ces deux hommes qui, en novembre 2007 à Annapolis (États-Unis) et sous l'impulsion du président américain, se sont entendus pour relancer un processus embourbé et rechercher un accord avant la fin de 2008, et donc la fin de la présidence Bush.

Avec les difficultés rencontrées depuis lors, l'administration Bush en a considérablement rabattu dans ses ambitions, signifiant qu'un accord pour la paix devait «définir» ce que serait un État palestinien et que les grands différends ne seraient pas résolus à la fin de l'année.

À mesure que l'avenir de M. Olmert se faisait plus incertain, elle a aussi souligné que les discussions de paix n'étaient pas une affaire de personnes.

Avec la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, donnée favorite pour succéder à M. Olmert, le gouvernement américain n'aurait pas affaire à une inconnue.

Mme Livni est talonnée dans les pronostics par Shaul Mofaz, le ministre des Transports. Mais tandis que M. Olmert annonçait sa démission prochaine, Mme Livni devait être reçue, avec le chef des négociateurs palestiniens Ahmad Qoreï, par la secrétaire d'État américaine pour faire le point sur les discussions.

«Le but est de les faire se rencontrer dans un cadre trilatéral pour les aider à surmonter leurs différends, ou peut-être pour souligner les domaines de convergence, voire des points d'accord qu'eux-mêmes ne voient peut-être pas», a expliqué le porte-parole du département d'État.

Mme Rice a elle-même reconnu mardi qu'il serait difficile de parvenir à un accord de paix avant la fin de l'année.

Mais elle relevait l'urgence de résoudre le conflit israélo-palestinien. «Et la question est de savoir, si ce n'est pas maintenant, quand ?», s'est-elle interrogée.