Le Premier ministre belge Yves Leterme a annulé un déplacement prévu dimanche à Paris à l'occasion du sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée afin de se concentrer sur les discussions destinées à éviter une nouvelle crise gouvernementale.

Les tenants de la ligne dure du parti d'Yves Leterme pressent le chef du gouvernement de réaliser des progrès dans les négociations sur la réforme des institutions qui vise à parvenir à un nouvel équilibre en matière de pouvoir entre les 6,5 millions de Flamands et les 4 millions de francophones en Belgique avant une date butoir fixée à mardi.

Les entretiens sur la réforme des institutions sont dans l'impasse depuis des mois et les chances sont minces d'aboutir à un compromis qui permettrait d'empêcher l'effondrement de la fragile coalition gouvernementale.

Si Yves Leterme ne fait pas état d'une percée dans les discussions mardi devant le Parlement, son gouvernement pourrait chuter, et plonger le pays dans une crise encore plus profonde menaçant de provoquer une scission entre la Frandre et la Wallonie.

Le Premier ministre belge a déclaré à la radio VRT qu'il n'assisterait pas au sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM) dimanche à Paris car il souhaitait «saisir toutes les chances possibles» permettant de pousser les discussions sur la réforme des institutions vers un «accord».

La crise est centrée sur un différend de longue date sur les droits de vote qui ont conduit des partis flamands et francophones à brandir la menace de se retirer de la coalition gouvermentale.

Les partis néerlandophones souhaitent que la Flandre -région prospère du nord de la Belgique- devienne plus indépendante sur le plan financier. Les francophones estiment que suffisamment de compétences fédérales ont été transférées aux régions depuis les années 1980 et accusent les Flamands de chercher à faire sécession de la Belgique afin de pouvoir déclarer l'indépendance de la Flandre.

Le cabinet de M. Leterme a succédé en mars au gouvernement intérimaire du libéral flamand Guy Verhofstadt après neuf mois de crise politique marqués par le spectre d'une partition du royaume.

Les chrétiens-démocrates flamands (CD&V) emmenés par M. Leterme avaient été les grands gagnants des législatives de juin 2007, mais ils ont dû compter avec les Libéraux et démocrates (VLD), le Centre démocrate humaniste (CDH), le Parti socialiste (PS) et le Mouvement Réformateur (MR), trois formations francophones, pour faire fonctionner la coalition.

Les négociations sur la réforme institutionnelle ont commencé le 2 juin dans une atmosphère de profonde méfiance réciproque.