La Grande-Bretagne a parachevé la ratification du traité européen de Lisbonne, en déposant les «instruments de ratification» à Rome, a annoncé jeudi un porte-parole du Foreign Office.

«Les documents ont été déposés à Rome hier», a déclaré ce porte-parole, ajoutant que le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband devait faire une déclaration au Parlement sur le sujet dans la journée.

La reine Elizabeth II avait apposé le 19 juin son assentiment royal au texte, auparavant approuvé par la chambre des Communes et la chambre des Lords.

Mais pour que la procédure soit complète, Londres devait encore déposer les «instruments de ratification», à Rome, où la Communauté économique européenne a été fondée en 1957.

Le dernier obstacle sur la voie de la ratification du traité avait été levé le 25 juin, lorsque la justice britannique avait rejeté le recours d'un homme d'affaires qui voulait contraindre le premier ministre Gordon Brown à organiser un référendum.

Stuart Wheeler contestait la décision de M. Brown de faire ratifier le traité par voie parlementaire. Il avait basé son action en justice sur la promesse du parti travailliste d'organiser un référendum sur la défunte Constitution européenne dans son programme électoral de 2005.

Mais M. Brown avait refusé de soumettre le traité de Lisbonne à un référendum - une perspective pouvant conduire à un vote négatif dans un pays largement eurosceptique -, arguant que ce texte était fondamentalement différent de l'ancienne Constitution rejetée par la France et les Pays-Bas en 2005.

L'avenir du traité de Lisbonne est suspendu à l'Irlande, dont la population a rejeté le texte par référendum le 12 juin, par 53,4% des voix, précipitant l'Europe dans une nouvelle crise institutionnelle.

Le processus de ratification dans les autres États ne s'est pas arrêté pour autant et les chefs d'État de l'UE ont décidé d'attendre un prochain sommet européen en octobre pour trouver une issue à cette crise.

Les dirigeants européens espèrent que Dublin acceptera à terme d'organiser une nouvelle consultation, quitte à accorder à l'Irlande des garanties ou dérogations spécifiques.

Si les 27 pays de l'Union européenne n'approuvent pas le texte il ne pourra pas entrer en vigueur.