Le président français Nicolas Sarkozy se rendra à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques le 8 août à Pékin, a-t-il annoncé au président chinois Hu Jintao lors d'une rencontre bilatérale en marge du sommet du G8 à Toyako.

«Le président de la République a confirmé au président chinois son intention de se rendre a Pékin le 8 août pour prendre part a la cérémonie d'ouverture des 29èmes olympiades», indique un communiqué de la présidence française diffusé à Toyako.

«Le chef de l'Etat a consulté à ce sujet l'ensemble de ses homologues européens. En accord avec eux, c'est donc en sa double qualité de président de la République française et de président en exercice du Conseil européen que le président Sarkozy assistera à la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin», ajoute le communiqué.

M. Sarkozy, poursuit le texte, «a marqué la volonté de la France de continuer a approfondir la relation de partenariat stratégique avec la Chine dans toutes ses dimensions et a réaffirmé le soutien de la France à la Chine, durement frappée par le séisme de Wenchuan».

Cet entretien qui a duré environ une demie heure «s'est extrêmement bien passé», a souligné une source proche du président Sarkozy, en se félicitant que «la relation franco-chinoise soit à nouveau sur les rails du partenariat stratégique.

«La France a aidé à la reprise du dialogue entre la Chine et le Tibet, et une nouvelle session de négociations aura lieu en octobre», fait valoir cette source, en se refusant à tout autre commentaire sur la situation tibétaine.

De nombreux amis politiques de M. Sarkozy avaient déjà fait savoir la semaine dernière que le président français comptait mettre fin au suspense sur sa participation en annonçant qu'il comptait se rendre à Pékin pour l'ouverture des Jeux.

Ces commentaires ont déclenché ces derniers jours une vague de protestations parmi l'opposition et les partisans de la cause tibétaine, très mobilisés après les violents troubles qui se sont déroulés au Tibet à la mi-mars.

En mars, le président Sarkozy s'était déclaré «choqué» par ce qui se passait au Tibet. Il avait posé comme condition à sa venue à Pékin une reprise du dialogue sino-tibétain.

Le patron des députés socialistes, principal parti d'opposition, Jean-Marc Ayrault, avait la semaine dernière demandé M. Sarkozy à boycotter la cérémonie d'ouverture «au nom de tous ceux qui luttent pour la liberté et les droits de l'Homme dans le monde».

Il avait invité M. Sarkozy, président en exercice du Conseil européen depuis le 1er juillet, à demander à «tous ses collègues européens» de faire de même.

Nicolas Sarkozy «capitule» et «abandonne ses propres engagements» s'il se rend à cette cérémonie, avait estimé de son côté vendredi le secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF), Robert Ménard.

Les événements du printemps au Tibet avaient provoqué une forte émotion dans le monde et en France en particulier. Les relations entre Paris et Pékin s'étaient alors tendues.

Le président américain George W. Bush a pour sa part annoncé jeudi qu'il se rendrait à Pékin le 8 août.