Les témoins cités par l'accusation ont continué à déposer jeudi à Guantanamo au procès devant un tribunal militaire d'exception de Salim Hamdan, ancien chauffeur de Oussama ben Laden, racontant les premiers interrogatoires de l'accusé en Afghanistan.

Trois agents spéciaux du FBI se sont succédés à la barre dans la matinée, livrant peu d'éléments nouveaux sur une éventuelle implication de M. Hamdan dans les activités terroristes de son employeur, le chef d'Al-Qaeda.

Tous ont décrit des entretiens «cordiaux» au cours desquels M. Hamdan parlait volontiers.

L'agent Robert Fuller a raconté comment M. Hamdan a décrit et dessiné, puis l'a emmené au nord de Kandahar, le berceau des Talibans, dans la maison commune située dans un camp fermé, où il a séjourné en attendant d'être emmené dans un camp d'entraînement, selon un autre agent, Greg Donnachie.

Selon ce dernier, M. Hamdan a expliqué en détails comment «il a été physiquement entraîné pour le Jihad», y compris un entraînement aux armes. En revanche, M. Hamdan lui a assuré «ne pas avoir souhaité rejoindre les rangs de l'organisation terroriste Al-Qaeda». «Il n'avait pas d'intérêt pour le combat», a-t-il encore rapporté.

D'après ce même témoignage, «ben Laden venait parfois dans le camp d'entraînement (...) et parlait une demi-heure à chaque fois».

M. Donnachie a également raconté la fuite de Oussamma ben Laden vers Kaboul, après les attentats du 11 septembre: un convoi composé de trois fois trois véhicules transportant environ 35 personnes, la voiture transportant le chef d'Al-Qaeda et ses fils se trouvant au milieu.

Comme un autre agent de la police fédérale américaine (FBI) la veille, il a répété que M. Hamdan avait entendu, sur le siège arrière, ben Laden se réjouir du résultat des attentats et exprimer sa surprise devant le nombre très élevé de victimes (près de 3000).

Poursuivi pour «complot» et «soutien matériel au terrorisme», Salim Hamdan, un Yéménite âgé d'une quarantaine d'années dont plus de six passées dans la prison de Guantanamo, encourt la prison à vie.

Son procès devant un jury composé de six jurés et d'un président, tous militaires, doit durer trois à quatre semaines, sur la base navale américaine de Guantanamo (Cuba).