Le candidat républicain à la Maison Blanche, John McCain, a averti que le retrait des soldats américains d'Irak devait être dicté par les conditions de sécurité sur place, alors que le gouvernement irakien demande désormais un calendrier de retrait à Washington.

«Les Irakiens ont signifié très clairement, notamment lors de mes rencontres avec le président et le ministre des Affaires étrangères, que ceci dépendait des conditions sur le terrain», a-t-il affirmé lors d'un entretien à la chaîne de télévision américaine MSNBC.

«J'ai toujours dit que nous reviendrions à la maison armés de l'honneur et de la victoire, et non pas en fonction d'un calendrier», a ajouté le sénateur de l'Arizona.

«Nous nous retirerons, mais (...) la victoire que nous avons remportée jusqu'ici est fragile et le retrait doit être dicté par les événements sur le terrain», a-t-il fait valoir, reprenant des arguments avancés par le Pentagone.

Ses propos interviennent alors que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a demandé lundi pour la première fois à Washington de fournir un calendrier de retrait de leurs troupes, une idée constamment rejetée par le président Bush.

L'équipe de campagne de Barack Obama a réagi aux déclarations de M. McCain en exhumant des propos qu'il avait tenus en 2004, lorsqu'il avait dit que si un gouvernement irakien souverain demandait aux forces américaines de quitter l'Irak «il est évident que nous devrions partir».

«Les Américains ont besoin d'une stratégie pour réussir en Irak, pas juste une stratégie pour rester», a clamé Susan Rice, conseillère en politique étrangère de Barack Obama.

«Le refus obstiné de John McCain de s'adapter aux évènements sur le terrain montre simplement qu'il n'a aucun plan pour finir cette guerre», a-t-elle ajouté.

L'Irak est un des principaux thèmes d'opposition entre le candidat démocrate Barack Obama et M. McCain. Le premier s'était prononcé contre la guerre avant l'invasion de l'Irak et compte retirer les troupes de combat en 16 mois, le second est un fervent partisan de l'envoi de renforts et ne fixe aucune limite de temps à l'engagement américain.

«Je pense qu'il est encourageant (...) que le Premier ministre (irakien) lui-même reconnaisse, qu'en coopération avec l'Irak, il est temps pour les forces armées américaines de commencer à évoquer un calendrier de retrait», a commenté lundi M. Obama.