Les députés italiens ont adopté jeudi le projet de loi sur l'immunité pénale des quatre plus hautes charges de l'Etat qui permettra au chef de gouvernement Silvio Berlusconi, si le Sénat confirme ce vote, d'échapper à la justice pendant la durée de son mandat.

Le vote du texte présenté par le ministre de la Justice Angelino Alfano a été obtenu à une large majorité (309 pour, 236 contre et 30 abstentions), les députés du Parti des libertés (PdL) et de la Ligue du nord de la coalition au pouvoir se prononçant pour ce texte.

Les élus d'opposition du Parti démocrate (PD) de Walter Veltroni et de l'Italie des Valeurs (IdV) de l'ancien magistrat Antonio di Pietro ont voté contre, tandis que les centristes de Pierferdinando Casini se sont abstenus.

Le texte de loi prévoit «la suspension temporaire» des procédures judiciaires contre le président de la République, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés et le chef du gouvernement.

Cette suspension, dont la durée est égale à la durée du mandat, suspend aussi les délais de prescription.

Le projet de loi doit être soumis au Sénat d'ici fin juillet pour une adoption en un temps record.

Le ministre de la Justice s'est félicité du vote des députés qui, a-t-il estimé, «répond aux exigences de permettre aux titulaires des plus hautes charges de l'Etat de travailler sereinement».

M. Berlusconi, impliqué dans plusieurs procès, accuse régulièrement les juges de vouloir «se substituer au vote populaire» et le faire tomber par des moyens judiciaires.