Le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre du Brésil (MST) s'est félicité vendredi de l'échec des négociations du Cycle de Doha à l'OMC, estimant que c'est une bonne chose pour les pauvres des pays sous-développés.

«L'échec de Doha, même si le gouvernement brésilien a accepté de façon honteuse la proposition des pays riches, a été positif pour les pauvres des pays sous-développés», a déclaré vendredi à l'AFP, Joao Pedro Stedile, dirigeant national du MST.

Après neuf jours de discussions à Genève, les négociations destinées à définir l'avenir du Cycle de Doha de libéralisation du commerce mondial ont échoué mardi dernier faute d'accord entre pays riches et certains pays en développement sur l'agriculture.

Dans les négociations, le Brésil prônait une ouverture des marchés agricoles des pays riches tandis que les Européens et Américains réclamaient l'accès de leurs produits industriels et de leurs services aux marchés des pays en développement.

M. Stedile a rappelé que l'organisation paysanne internationale Via Campesina dont le MST fait partie considère que «les aliments ne peuvent pas être traités comme une marchandise, en laissant de côté les besoins des peuples, afin d'assurer le bénéfice des entreprises multinationales».

Les produits alimentaires doivent être considérés, selon lui, «comme un droit de chaque personne» et les gouvernements «ont l'obligation» d'appliquer des politiques publiques pour assurer que les pays produisent des aliments en quantité suffisante.

Pour lui, le fait que le Brésil ait accepté une plus grande ouverture du marché pour des produits agricoles et matières première sans valeur ajoutée produits par l'industrie agro-alimentaire en échange de la libéralisation du marché brésilien de produits industriels et services représente «une vision étroite qui freine le développement national».

«C'est une position de servilité totale aux intérêts de l'industrie agro-alimentaire et des entreprises multinationales qui contrôlent les produits agricoles», a-t-il conclu.