L'ancien négociateur américain Richard Holbrooke a démenti, dans un entretien diffusé jeudi sur CNN, avoir passé un accord avec Radovan Karadzic qui lui aurait permis d'échapper à la justice internationale, comme l'a affirmé l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie.

Holbrooke, l'architecte des accords de Dayton (1995) qui ont mis fin à la guerre de Bosnie, a déclaré sur la chaîne américaine qu'il avait obtenu de Karadzic l'engagement de son retrait de la vie politique en juillet 1996.

«J'ai négocié un accord très difficile. Il devait se retirer immédiatement de ses deux postes de président de la partie serbe de Bosnie et de chef de son parti. Et il l'a fait», a déclaré M. Holbrooke.

«Mais quand il a disparu, il a diffusé un message de désinformation (prétendant) que j'avais passé un accord avec lui (selon lequel) s'il disparaissait, nous ne le poursuivrions pas. C'était une déclaration complètement fausse».

Radovan Karadzic a évoqué jeudi au cours de sa première comparution devant le TPI un «accord» conclu avec Richard Holbrooke lors de la signature des accords de Dayton en échange de son retrait de la vie publique.

«Mon engagement était de me retirer, de la vie publique, même de la vie littéraire», a déclaré Karadzic, ajoutant qu'«en échange, les États-Unis rempliraient leurs obligations».

M. Holbrooke «parlait au nom des États-Unis d'Amérique», a ajouté l'ancien leader serbe.

La famille de Karadzic a affirmé à plusieurs reprises que le négociateur américain auprès de Milosevic, Richard Holbrooke, aurait promis qu'il ne livrerait pas Karadzic au Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie en échange de sa mise à l'écart de la vie publique et politique.

Ceci expliquerait pourquoi Karadzic, inculpé en 1995, ait réussi à échapper si longtemps à la justice internationale.