Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama est reparti à la conquête de l'Amérique profonde alors que la campagne républicaine le décrit comme «arrogant» et que de nouveaux sondages témoignent d'une érosion de son avance dans trois États clefs.

Un sondage publié jeudi par l'université Quinnipiac montre le sénateur de l'Illinois en tête en Floride, Ohio et en Pennsylvanie mais l'avance de M. Obama dans ces trois États clefs s'est sensiblement érodée par rapport à un sondage similaire publié à la mi-juin.

M. Obama est crédité de 46% d'intentions de vote contre 44% à M. McCain en Floride et dans l'Ohio. Le candidat démocrate compte sept points d'avance sur son concurrent républicain en Pennsylvanie avec 49% d'intentions de vote contre 42%.

Vu la marge d'erreur, MM. Obama et McCain sont pratiquement à égalité en Floride et dans l'Ohio.

Depuis 1960, aucun candidat à la présidentielle n'a remporté la Maison-Blanche sans gagner au moins deux de ces trois États.

Depuis son retour du Proche-Orient et d'Europe, M. Obama est sévèrement critiqué par le camp républicain. L'équipe de campagne de M. McCain a lancé ces derniers jours dans plusieurs États clefs une vaste campagne publicitaire télévisée décrivant M. Obama comme quelqu'un d'arrogant et présomptueux. Le dernier spot en date le compare aux starlettes Britney Spears et Paris Hilton, déconnectées des réalités et insensibles aux difficultés quotidiennes des Américains.

Un sondage réalisé par CNN indique que 37% des Américains considèrent M. Obama comme arrogant.

Le sénateur de l'Illinois a accusé John McCain et les républicains d'essayer de «faire peur» aux Américains à son sujet. «Comme ils n'ont pas de nouvelles idées, la seule stratégie qu'ils ont dans cette élection est d'essayer de vous faire peur à mon sujet. Ils vont essayer de dire: +il n'est pas assez patriotique, il a un drôle de nom et il ne ressemble pas à tous les présidents qu'on voit sur les billets de banque, il représente un risque+», a dit M. Obama.

Tous les sondages s'accordent pour dire que ce ne sont pas les questions internationales, y compris la guerre en Irak, qui préoccupent les Américains mais bien l'économie et, en premier lieu, le prix de l'essence.

«Tandis que M. Obama était en tournée à l'étranger, essayant de montrer aux électeurs qu'il pouvait s'occuper des affaires internationales, les électeurs américains essayaient de remplir le réservoir de leur automobile», résume Peter Brown, un responsable de l'institut de sondage de l'université Quinnipiac.

M. Obama est maintenant reparti à la conquête de l'Amérique profonde. Le sénateur de l'Illinois faisait campagne mercredi dans des zones rurales du Missouri (centre) et a prévu de faire campagne jeudi dans des zones sinistrées par des inondations dans l'Iowa (centre) avant de parler économie et énergie à Cedar Rapids (Iowa).

Le candidat républicain a fait de la question de l'énergie une des priorités de sa campagne. Il répète de réunion en réunion qu'il est favorable à la reprise des forages pétroliers en mer le long des côtes américaines interrompus depuis 1981.

Cette idée est ardemment défendue par les compagnies pétrolières et le président George W. Bush qui a demandé au Congrès, à majorité démocrate, d'autoriser au plus vite la levée du moratoire sur ces forages.

M. Obama est opposé à ce projet. Il propose que les compagnies pétrolières effectuent d'abord des forages sur les quelque 275.000 km2 de concessions qu'elles possèdent et qu'elles n'exploitent pas.

Selon des experts, les forages en mer n'auraient pas d'effet immédiat sur le prix à la pompe et pourraient menacer l'environnement.

Mais cette mesure est extrêmement populaire et une majorité d'Américains y sont favorables.