Des milliers de femmes originaires d'Asie sont traitées «comme des esclaves» en Arabie Saoudite, dénonce mardi l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), qui appelle Riyad à prendre des mesures radicales pour leur fournir une protection légale.

L'ONG a enquêté deux ans pour publier son rapport intitulé «Comme si je n'étais pas un être humain».

HRW estime qu'au total 1,5 million de bonnes à tout faire sont employées en Arabie Saoudite, en provenance d'Indonésie, des Philippines, du Sri Lanka et du Népal.

«Dans le meilleur des cas les femmes migrantes en Arabie Saoudite bénéficient de bonnes conditions de travail et de bons employeurs. Dans le pire des cas, elles sont traitées comme des quasi-esclaves. La plupart sont entre les deux», a résumé Nisha Varia, co-auteur du rapport.

L'étude cite une domestique indonésienne qui a relaté s'être vu interdire de rentrer en Indonésie durant six ans et huit mois, sans percevoir un seul salaire.

Une Philippine a elle rapporté avoir été violée à de nombreuses reprises. Une Sri-Lankaise a décrit comment elle était frappée, blessée au couteau ou brûlée chaque fois qu'elle demandait sa paie.

Selon le rapport, de nombreuses domestiques en Arabie travaillent 18 heures par jour, sept jour sur sept.

Le système restrictif de parrainage en vigueur en Arabie attache les femmes de ménage à leur employeur, «ce qui signifie que les employeurs peuvent interdire aux employées la possibilité de changer de travail ou de quitter le pays».

La législation du travail du royaume ultra-conservateur, selon le rapport, «exclut les domestiques, en les privant de droits garantis aux autres travailleurs, comme un jour de repos hebdomadaire et le paiement des heures supplémentaires».

«Le gouvernement saoudien a fait des propositions de réformes mais a passé des années à les contempler sans prendre de mesures», affirme Mme Varia. «Il est aujourd'hui temps de faire ces réformes».