Barack Obama a présenté hier matin à Washington une ambitieuse stratégie pour faire face aux défis du XXIe siècle en matière de sécurité nationale. Le premier de ses cinq objectifs majeurs : finir la guerre en Irak de «façon responsable». Le deuxième : «mener à bien» le combat contre Al-Qaeda et les talibans.

«Comme le président Bush et le sénateur John McCain auraient dû s'en rendre compte, le front central de la guerre au terrorisme n'est pas l'Irak, et ça ne l'a jamais été», a déclaré le prétendant démocrate au cours d'un discours de 38 minutes retransmis en direct sur les chaînes d'information continue.

«La base d'Al-Qaeda est en voie de s'étendre au Pakistan, probablement pas plus loin de son ancien sanctuaire afghan qu'un trajet de train entre Washington et Philadelphie. S'il y a un nouvel attentat contre notre patrie, cela viendra probablement de la même région où le 11 septembre avait été préparé. Et pourtant aujourd'hui nous avons cinq fois plus de militaires en Irak qu'en Afghanistan.»

Comme il l'avait fait la veille dans un éditorial publié dans le New York Times, le candidat démocrate a réitéré son intention de voir le gros des troupes américaines quitter Irak «à l'été 2010, dans deux ans, et plus de sept ans après le début du conflit». Il a par ailleurs promis de renforcer la présence américaine en Afghanistan en y déployant deux brigades supplémentaires.

Reproches de McCain

Avant même que Barack Obama ne prononce son discours, John McCain l'a critiqué, reprochant à son rival de présenter un plan pour l'Irak et l'Afghanistan avant d'avoir rencontré les responsables militaires américains sur le terrain. Le sénateur démocrate doit se rendre dans ces pays le mois prochain.

«Je note que le sénateur Obama a parlé aujourd'hui de son plan pour l'Irak et l'Afghanistan avant même d'être parti sur le terrain, avant d'avoir discuté avec le général (David) Petraeus, avant d'avoir constaté les progrès réalisés en Irak et avant d'avoir posé la première fois le pied en Afghanistan», a dit le sénateur républicain dans un communiqué.

«Selon mon expérience, les missions d'information fonctionnent généralement mieux en sens inverse : d'abord vous évaluez a situation sur le terrain, ensuite vous présentez une nouvelle stratégie», a-t-il ajouté.

Plus tard dans la journée, le sénateur McCain a rappelé que son rival s'était opposé à l'envoi de troupes supplémentaires en Irak, une stratégie qui a contribué à la baisse des violences en Irak.

«Aujourd'hui nous savons que le sénateur Obama avait tort», a-t-il dit.

Les trois autres buts principaux du candidat démocrate en matière de sécurité nationale sont les suivants : «Sécuriser les armes et matériaux nucléaires en le mettant hors de portée des terroristes et des États voyous, arriver à une véritable sécurité énergétique, reconstruire nos alliances pour être à la hauteur des défis du XXIe siècle.»