Le représentant spécial de l'ONU pour la Somalie, Ahmedou Ould Abdallah, a condamné mercredi les meurtres «insensés» de «civils innocents» dans ce pays en guerre, où les assassinats de travailleurs humanitaires se sont multipliés ces derniers mois.

«Les meurtres insensés de Somaliens innocents doivent être condamnés», dénonce dans un communiqué publié à Nairobi le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Somalie.

«L'assassinat d'hommes d'affaires, de travailleurs humanitaires tels que le chef de la mission du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) à Mogadiscio Osman Ali Ahmed, de chauffeurs de convois humanitaires et de journalistes sont inacceptables», poursuit-il.

«Cette année, de nombreux Somaliens de tous les milieux ont été tués par d'autres Somaliens», relève M. Ould Abdallah.

«Ceux qui entraînent ou arment des adolescents pour tuer leurs compatriotes devront rendre des comptes (...), de tels crimes ne resteront pas impunis», met-il en garde.

«La Somalie est arrivée aujourd'hui à un moment crucial de son histoire. J'appelle tous les patriotes somaliens à unir leurs rangs, à défendre leur dignité et à aller vers la paix et la justice», a lancé M. Ould Abdallah, en référence à l'accord de cessation des hostilités signé à Djibouti le 9 juin entre la coalition de l'opposition somalienne et le gouvernement de transition.

Depuis début 2008, cinq chauffeurs somaliens travaillant pour le Programme alimentaire mondial (PAM) ont été assassinés en Somalie.

Le PAM vient en aide à 2,3 millions de personnes par mois en Somalie, ravagée par 17 ans de guerre civile. L'ONU a prévenu que 3,5 millions de Somaliens auraient besoin d'aide alimentaire d'ici la fin de l'année, en raison de la persistance de la sécheresse, de l'inflation et de l'insécurité.

Les humanitaires sont en permanence la cible d'attaques dans ce pays. Le chef de la mission du Pnud à Mogadiscio, Osman Ali Ahmed, de nationalité somalienne, a été assassiné le 6 juillet alors qu'il quittait une mosquée de Mogadiscio.

Quatre travailleurs humanitaires étrangers (deux Italiens, un Britannique, un Kényan) se trouvent toujours aux mains de bandes armées dans ce pays.