Un juge a rendu une décision défavorable à Wal-Mart dans une poursuite en recours collectif, aux Etats-Unis. Il a estimé que le géant du commerce de détail avait enfreint le code du travail de l'Etat du Minnesota plus de deux millions de fois, notamment en abrégeant la durée des pauses de ses employés et en laissant «délibérément» des employés travailler des heures supplémentaires sans les payer.

A l'issue d'un procès de trois mois et demi, le juge Robert King Jr, de la cour du comté de Dakota, a ordonné lundi à Wal-Mart de verser 6,5 millions $ US en dommages-intérêts compensatoires, mais Wal-Mart pourrait devoir débourser plus de 2 milliards $ lorsqu'un jury aura examiné de possibles amendes administratives et dommages-intérêts exemplaires, en octobre.

Commentant la décision, l'avocat Justin Perl, représentant d'ex-employés de Wal-Mart nommés dans la poursuite, a dit que non seulement celle-ci aidera ses clients, mais elle envoie le message que Wal-Mart doit payer pour ses erreurs.

La porte-parole de l'entreprise, Daphne Moore, a déclaré mardi que la compagnie, dont le siège est à Bentonville, en Arkansas, n'est pas d'accord avec certaines portions de la décision et qu'elle envisage d'en appeler. «Notre politique est de payer chaque associé pour chaque heure travaillée et de permettre à tous les employés de prendre des pauses pour se reposer ou pour manger», a-t-elle affirmé.

La poursuite en recours collectif avait été intentée au nom de 56 000 employés de Wal-Mart et de Sam's Club au Minnesota, et couvrait une période allant de septembre 1998 à janvier 2004.

Ce jugement survient dans la foulée de deux autres décisions imputant à Wal-Mart des violations semblables en Pennsylvanie et en Californie. En Pennsylvanie, le jugement accordait 78,5 millions $ aux employés, pour avoir travaillé en temps supplémentaire et pendant leurs pauses, en 2006. En Californie, en 2005, le jugement attribuait 172 millions $ aux travailleurs parce que l'employeur les avait illégalement privés de leur pause-lunch. Wal-Mart a interjeté appel de ces deux décisions.

La compagnie a aussi réglé une poursuite pour salaires impayés au Colorado, pour la somme de 50 millions $.