Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama a bouclé samedi à Londres par une rencontre avec Gordon Brown sa tournée internationale, dont il a reconnu ne pas s'attendre à ce qu'elle lui rapporte un gain immédiat dans les sondages.

«Je ne suis pas sûr qu'il y aura un impact politique immédiat», a déclaré M. Obama lors d'un point-presse organisé sur le perron du 10 Downing Street, la résidence à Londres du Premier ministre britannique, avec lequel il venait de s'entretenir.

«Je ne serais même pas surpris si dans certains sondages ça avait pour conséquence un certain fléchissement», a-t-il expliqué.

M. Obama est toujours crédité d'une légère avance sur John McCain, le candidat républicain à la Maison Blanche, au niveau national (de un à six points selon les instituts) mais cet avantage tend à diminuer.

«L'une des raisons pour lesquelles ce voyage me semblait important est que je suis convaincu que les problèmes auxquels nous sommes confrontés chez nous ne seront pas pleinement résolus si nous n'avons pas des partenaires solides à l'étranger», a-t-il ajouté.

L'entretien entre MM. Brown et Obama a duré près de deux heures. Devant les caméras, ils ont effectué une courte balade dans le jardin de Downing Street, avant de se risquer hors de la résidence pour faire quelques pas en direction de Saint James's Park.

Le sénateur de l'Illinois a souligné l'«affection profonde et durable» et la «gratitude» des Américains envers la Grande-Bretagne, engagée à leurs côtés en Afghanistan et en Irak, où sont déployés respectivement 4.100 et 7.700 soldats britanniques.

L'Irak, l'Afghanistan et le Proche-Orient ont été au menu des discussions, alors que MM. Obama et Brown se sont chacun rendus ces derniers jours en Irak, en Israël et dans les Territoires palestiniens.

M. Obama a réaffirmé son souhait de voir les Etats-Unis adopter une approche plus multilatérale des grandes questions internationales, une préoccupation qui est aussi celle de M. Brown.

L'un et l'autre sont aussi sur la même ligne concernant la nécessité d'accorder la priorité à l'Afghanistan sur l'Irak, en y envoyant des troupes supplémentaires.

Ils s'étaient rencontrés pour la première fois en avril à Washington. M. Brown s'était également entretenu avec M. McCain à cette occasion.

Soucieux de maintenir une stricte neutralité dans l'élection présidentielle américaine, M. Brown ne s'est pas exprimé publiquement en compagnie de M. Obama et l'a laissé répondre seul aux questions de la presse.

Le même protocole avait été respecté lors de la visite à Londres en mars de M. McCain. Le candidat démocrate a ensuite rencontré le principal dirigeant d'opposition en Grande-Bretagne, le conservateur David Cameron, bien placé selon les sondages pour succéder à M. Brown à Downing Street.

En début de matinée, M. Obama avait reçu à son hôtel pour le petit déjeuner l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, en sa qualité de représentant du Quartette pour le Proche-Orient.

Les deux hommes ont fait le point sur le processus de paix dans la région, selon un porte-parole de M. Blair.

Ils ont aussi parlé du changement climatique, un thème sur lequel M. Blair a abondamment travaillé depuis son départ de Downing Street en juin 2007.

M. Obama a été reçu triomphalement en Europe lors de cette tournée destinée à asseoir sa stature internationale et l'ayant aussi menée en Afghanistan, en Irak, au Koweït, en Israël, et en Jordanie.

Jeudi, il a prononcé à Berlin devant quelque 200.000 personnes enthousiastes un discours sur les relations transatlantiques. Vendredi, il a rencontré à Paris le président français Nicolas Sarkozy et remercié la France pour son engagement en Afghanistan.