Un groupe qui a enlevé cinq Britanniques en Irak en mai 2007 a affirmé que l'un d'entre eux s'était suicidé, dans une vidéo parvenue au Sunday Times, déclenchant une vive condamnation de Londres qui a appelé dimanche à la libération immédiate des otages.

«J'appelle les ravisseurs à libérer immédiatement ces personnes qui sont retenues en captivité», a déclaré le premier ministre britannique Gordon Brown depuis Jérusalem, condamnant l'enregistrement diffusé par le groupe qui se présente comme la «Résistance chiite islamique en Irak».

«Nous allons travailler avec le gouvernement irakien, comme je l'ai dit hier au premier ministre (Nouri) al-Maliki pour permettre leur libération. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour oeuvrer avec tous ceux qui sont en mesure de nous aider à libérer ces otages», a-t-il ajouté.

Après une étape samedi en Irak, Gordon Brown effectuait dimanche une visite de deux jours en Israël qui doit aussi le mener dans les territoires palestiniens.

Le groupe irakien qui a enlevé cinq Britanniques en Irak en mai 2007 a fait parvenir ce weekend une vidéo au journal britannique Sunday Times et a affirmé que l'un d'entre eux s'était suicidé, sans préciser son identité.

Selon la transcription en langue anglaise de cette vidéo transmise par le Sunday Times et diffusée par Sky News et la BBC, les otages sont devenus dépressifs et ont fait «plusieurs tentatives de suicide».

L'un d'eux, prénommé Jason, se serait suicidé le 25 mai dernier après avoir dénoncé «l'attentisme, les atermoiements et le manque de sérieux de la part du gouvernement britannique», selon la vidéo.

Une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré n'avoir «pas de confirmation de source indépendante des affirmations contenues dans cette vidéo».

Un autre otage, prénommé Alan, a déclaré dans cette vidéo ne «pas aller bien» physiquement et se trouver dans une situation «bien pire» psychologiquement, avant d'inviter les autorités de Londres à «agir rapidement» pour résoudre leur situation d'otages «au plus tôt».

«Ce film horrible ne va qu'augmenter l'angoisse des familles qui ont déjà beaucoup souffert depuis un an pour leurs proches qui ont été maintenus en captivité», a dénoncé pour sa part M. Brown.

La vidéo -intitulée «Intihar», ou «suicide» en arabe- a réitéré la demande de libération de neuf prisonniers arrêtés par les forces britanniques à Bassorah en échange de la libération des otages.

Les otages - un consultant et ses quatre gardes du corps - avaient été enlevés au ministère irakien des Finances par un groupe d'hommes armés.

L'un d'entre eux, consultant en nouvelles technologies, présenté comme Peter Moore, originaire de la ville de Lincoln (est de l'Angleterre), travaillait pour l'entreprise américaine de management BearingPoint.

Les identités des quatre autres otages n'ont pas été révélées. On sait en revanche qu'ils étaient employés par la société de sécurité canadienne GardaWorld pour protéger Moore.

Les ravisseurs, qui se présentent comme la «Résistance chiite islamique en Irak», avaient déjà diffusé deux vidéos depuis la capture des cinq Britanniques, l'une demandant le retrait des troupes britanniques d'Irak et l'autre la libération de neuf Irakiens aux mains des troupes britanniques.

Gordon Brown a indiqué samedi qu'il allait poursuivre la réduction du nombre des troupes en Irak sans pour autant «déterminer un calendrier artificiel» de retrait.

La Grande-Bretagne, qui a mobilisé jusqu'à 46.000 soldats en Irak lors de l'invasion de mars 2003, dispose actuellement d'un contingent de quelque 4000 hommes déployés à Bassorah, dans le sud du pays.