Si quelqu'un est sorti vainqueur de la libération d'Ingrid Betancourt, c'est bien le président Alvaro Uribe Vélez, estiment les Colombiens de Montréal.

«Récemment, le taux de satisfaction de la population à son égard était de 85%. Aujourd'hui, il doit être à 100%», plaisante Sandra Restrepo, la vice-présidente de l'association Colombie vous invite.

«Notre président, même s'il n'est pas parfait, nous a permis d'avoir la tranquillité. C'est son deuxième mandat, et on essaie de modifier la Constitution pour lui permettre d'en briguer un troisième», affirme une Montréalaise d'origine colombienne qui préfère garder l'anonymat.

Dès son arrivée au pouvoir en 2002, Alvaro Uribe Vélez s'est montré intransigeant: il a refusé toute négociation avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Mme Restrepo approuve sa ligne de conduite et apprécie sa fermeté. «La Colombie s'est enlisée dans le conflit parce qu'il y avait des présidents trop mous», estime-t-elle.

Les Colombiens sont globalement satisfaits du bilan d'Alvaro Uribe Vélez. Cependant, ils sont moins tendres à l'égard d'Ingrid Betancourt. Elle a été victime, selon eux, de son «imprudence».

«Ce n'est pas une héroïne», lance Sandra Bustamante, une ancienne journaliste désormais interprète pour la communauté latino-américaine à l'Hôpital de Montréal pour enfants. «Le gouvernement avait prévenu les citoyens et leur avait demandé de ne pas se rendre dans cette région du pays. Elle a pris les choses à la légère, elle a été imprudente.»

Gustavo Aguilar, directeur de l'agence de voyages Andes, est un peu moins sévère à l'égard de la Franco-Colombienne. Même s'il refuse de la glorifier, il admet quand même que «l'enlèvement d'Ingrid Betancourt a permis à la communauté internationale de prendre conscience de ce qui se passe en Colombie».

Mme Restrepo invite les gens à découvrir son pays. «Les médias disent que la Colombie est le pays le plus dangereux au monde. C'est sûr, nous avons des problèmes avec la guérilla, mais elle est située dans le sud-est du pays, dans la jungle. Dans les grandes villes, il n'y a pas de problème. Ce que les médias oublient de mentionner, c'est que nous avons une des économies les plus performantes en Amérique latine.»