Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama s'est engagé lundi, s'il est élu en novembre, à ne pas maintenir de bases militaires permanentes en Irak et a réitéré son souhait de voir la majorité des troupes américaines quitter ce pays à l'horizon de l'été 2010.

Le sénateur de l'Illinois qui doit se rendre en Irak et en Afghanistan prochainement, a également promis de renforcer la présence américaine en Afghanistan - forte de quelque 32 000 hommes - en y déployant deux brigades supplémentaires, soit environ 10 000 soldats.

«Comme je l'ai déjà dit à maintes reprises, nous devons prendre autant de précautions pour sortir d'Irak que nous n'en avons pas prises pour y entrer», estime M. Obama dans un éditorial publié dans le New York Times, en rappelant au passage qu'il avait voté contre la guerre. Il se prononce pour un retrait «à l'été 2010, dans deux ans, et plus de sept ans après le début du conflit».

«Après ce redéploiement, une force résiduelle en Irak aurait des missions limitées: poursuivre les restes d'Al-Qaïda en Mésopotamie, protéger les services américains et, tant que les Irakiens feront des progrès politiques, entraîner les forces de sécurité irakiennes», ajoute Barack Obama sans préciser la durée de la mission de cette «force résiduelle».

Le candidat précise qu'il consulterait les commandants sur le terrain et le gouvernement irakien pendant l'élaboration de sa stratégie et qu'il ferait «les ajustements tactiques» nécessaires.

Barack Obama indique également qu'il poursuivrait une offensive diplomatique avec les Etats de la région au bénéfice de la stabilité irakienne et que deux milliards de dollars seraient consacrés à un nouvel effort international de soutien aux réfugiés d'Irak.

Le sénateur de l'Illinois estime enfin «essentiel» de mettre fin à la guerre en Irak, afin «de réaliser nos objectifs stratégiques plus larges, à commencer par l'Afghanistan et le Pakistan, où les talibans reviennent et où Al-Qaïda a trouvé refuge».

L'Irak «n'avait rien à voir avec les attentats du 11-Septembre» et «ne constituait pas une menace imminente» pour les Etats-Unis, a rappelé M. Obama.

Le sénateur Lindsey Graham, un proche de M. McCain, a estimé que M. Obama «tentait impudemment de réécrire l'histoire». Il a affirmé que si les Etats-Unis avaient suivi les conseils du sénateur de l'Illinois «l'Irak se serait effondré, Al-Qaïda aurait revendiqué la victoire». Selon M. Graham, l'Irak constitue la première ligne de la guerre contre le terrorisme.

Le sénateur démocrate Joe Biden, proche de M. Obama, a répliqué que John McCain ne comprenait rien à l'Irak.

M. Obama a prévu de prononcer mardi un discours de fond sur l'Irak. M. McCain vrait s'exprimer longuement sur l'Afghanistan cette semaine.

Le candidat démocrate, accusé par son rival républicain John McCain de prôner une stratégie de «capitulation» en Irak, écrit par ailleurs qu'il n'entend pas tenir l'armée américaine «otage d'une volonté mal avisée de maintenir des bases permanentes en Irak».

Les propos de Barack Obama interviennent alors que l'administration du président George W. Bush, qui a toujours refusé de fixer une date de retrait, et le gouvernement irakien du Premier ministre Nouri al-Maliki tentent de négocier un accord juridico-militaire sur le stationnement à long terme des forces américaines en Irak d'ici fin juillet.

Un tel accord est crucial car le mandat de l'ONU autorisant le déploiement américain en Irak arrive à échéance à la fin de l'année.

La Maison Blanche a assuré lundi être «sur la bonne voie» pour conclure l'accord, mais sans s'engager fermement sur la fin juillet ni sur le genre d'accord dont elle parlait.