Le président George W. Bush a reconnu vendredi que les temps économiques étaient «durs pour les citoyens américains», mais a estimé qu'il existait des moyens de soulager la pression si ses adversaires démocrates le voulaient.

«Les temps économiques sont durs pour les citoyens américains, mais les moyens existent de soulager une partie de la pression sur leur porte-monnaie», a dit M. Bush, invoquant en particulier les prix du pétrole et de l'essence.

Il a de nouveau pressé le Congrès américain de lever l'interdiction des forages pétroliers au large des États-Unis.

M. Bush venait de réunir son équipe économique au département de l'Energie pour se faire rendre compte de la situation et de l'effet des prix de l'énergie sur le budget des Américains et l'activité des entreprises.

Au même moment, le prix du pétrole brut dépassait pour la première fois les 147 dollars le baril à New York. Et les titres de Fannie Mae et Freddie Mac, deux piliers du marché du logement, s'effondraient à Wall Street, alors que la crise de l'immobilier et les prix de l'énergie sont deux des facteurs des actuelles difficultés économiques américaines.

Malgré l'alarme suscitée par la chute des titres Fannie Mae et Freddie Mac, M. Bush s'est contenté de noter qu'il s'agissait de deux «institutions très importantes» qui avaient occupé une bonne part de ses discussions.

Le secrétaire au Trésor Henry Paulson «m'a assuré que lui et (le président de la Réserve fédérale) Ben Bernanke travailleraient dur sur le sujet», a dit M. Bush.

Les marchés étaient convaincus vendredi que le gouvernement devait effectuer un sauvetage d'urgence.

Sous la pression, M. Paulson est intervenu brièvement pour dire seulement que son premier objectif était «de soutenir Fannie Mae et Freddie Mac dans leur forme actuelle», des propos qui ont cependant été perçus comme une marque d'engagement par les analystes.

M. Bush a aussi évoqué les effets qu'il espère d'un plan de relance injectant 152 milliards de dollars dans l'économie nationale en 2008 pour stimuler la consommation et l'investissement.

Mais, devant la presse, il s'est surtout étendu sur les prix de l'énergie.

«Le problème, bien sûr, c'est que les prix de l'essence sont en hausse, ce qui affecte les gens dans notre pays», a-t-il dit.

Il n'a pas invoqué les tensions géopolitiques du moment, ni la faiblesse du dollar.

Il a de nouveau plaidé pour une augmentation par les États-Unis de leur production de pétrole, même si ses adversaires affirment que cela n'aurait pas d'impact significatif avant plusieurs années. Il a accusé les démocrates, majoritaires au Congrès, d'avoir «constamment bloqué» l'exploitation de la plateforme continentale sous-marine ou l'ouverture à l'exploration d'une réserve naturelle arctique, devenue le symbole de la résistance écologique à l'exploitation pétrolière.

Les dirigeants démocrates du Congrès «ont la responsabilité d'expliquer à leurs électeurs pourquoi nous ne devrions pas forer davantage ici en Amérique pour soulager la pression sur les prix de l'essence», a-t-il dit.