L'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, libérée le 2 juillet, a été décorée lundi à Paris de la Légion d'honneur, l'une des plus hautes distinctions en France, qu'elle a dédiée aux otages toujours aux mains de la guérilla des FARC.

«Cette distinction est pour tous ceux qui ont souffert de la captivité, ceux qui ne reviendront pas et tous ceux qui espèrent que vienne leur tour», a déclaré en espagnol Ingrid Betancourt, qui a reçu les insignes des mains du président français Nicolas Sarkozy.

Après s'être vue remettre par le président français un gros bouquet de roses, Ingrid Betancourt, chignon haut et robe violette à volants agrémentée d'une broche représentant une colombe de la paix, s'est exclamée d'une voix émue: «habillée en femme, je redeviens peu à peu moi-même».

«Mon coeur se serre» en pensant «à mes compagnons d'infortune encore en captivité» et qui, après l'opération militaire colombienne qui l'a délivrée avec quatorze autres otages, «doivent être probablement encore moins bien traités», a-t-elle dit.

«Il faut qu'ils soient libérés très vite. Je compte sur vous, Monsieur le Président», a ajouté Ingrid Betancourt.

«Je suis bien consciente que je ne mérite pas cette distinction, mais elle me fait tellement plaisir», a-t-elle déclaré.

«Je pense à ceux qui ne seront jamais à nouveau ici. Parce qu'ils sont morts en captivité. Je pense à eux, parce que cette distinction, ils la méritent beaucoup plus que moi. Je leur offre à eux, d'ici, de l'Elysée», a-t-elle ajouté.

M. Sarkozy a rendu hommage à cette femme qui a su rester «digne, droite, fière et courageuse», pendant ses «six ans et cinq mois de captivité aux mains de tortionnaires moyen-âgeux».

Il l'a invitée à rester encore en France, «où vous êtes bien, en sécurité, où l'on vous aime», a-t-il également assuré.