Le processus de sélection des candidats à la vice-présidence est entré dans sa dernière phase même si les deux prétendants à la Maison-Blanche, Barack Obama et John McCain, refusent d'en parler ouvertement.

Un éditorialiste proche des républicains et généralement bien informé, Robert Novak, a annoncé mardi que le candidat républicain pourrait annoncer le nom de son colistier cette semaine. «Le nom du colistier n'a pas été divulgué», a indiqué M. Novak sur son blogue mais, a-t-il ajouté, le nom de Mitt Romney a souvent été cité ces derniers temps.

Cette information n'a pas été confirmée par l'équipe de campagne du candidat républicain. «Il n'y aura pas d'annonce aujourd'hui» mardi, s'est contenté de dire un conseiller de M. McCain.

Le sénateur de Caroline du Sud Lindsey Graham, un ami proche de M. McCain, a indiqué de son côté dans un entretien publié mardi par le site du journal parlementaire The Hill que l'ancien gouverneur du Massachusetts et ancien rival de M. McCain dans la course à l'investiture républicaine était «un très sérieux candidat pour le poste» de vice-président.

Interrogé mardi en marge d'une réunion électorale dans le New Hampshire pour savoir s'il avait pardonné à M. Romney, M. McCain a répondu: «Mitt a été d'une aide précieuse pour ma campagne (...) Il a fait une meilleure campagne pour moi que pour lui-même».

Vendredi dernier, MM. McCain et Romney ont fait campagne côte à côte dans le Michigan et les deux hommes qui ne s'étaient guère épargnés durant les primaires font désormais assaut d'amabilité l'un envers l'autre.

Choisir Romney, un talentueux homme d'affaires, «donnerait à McCain une crédibilité sur les questions économiques», affirme Thomas Whalen, professeur de sciences politiques à l'université de Boston.

Mais officiellement le silence demeure la règle.

«J'ai été averti que c'était la peine de mort si je donnais des indications ou si j'indiquais où nous en étions dans nos recherches», a dit Mark Salter, un proche conseiller de M. McCain.

«Nous ne parlerons à personne. C'est au sénateur Obama de faire une annonce au moment voulu», a indiqué de son côté Eric Holder, chargé par le sénateur de l'Illinois de faire, avec Caroline Kennedy, les recherches préliminaires pour trouver un candidat au poste de vice-président.

La semaine dernière, en campagne dans l'Indiana, Barack Obama est apparu avec deux des personnalités les plus citées pour figurer sur le «ticket» démocrate: le sénateur de l'Indiana Evan Bayh, ancien partisan de Hillary Clinton, et l'ancien sénateur de Géorgie et spécialiste des questions de sécurité nationale, Sam Nunn.

Lors de sa visite en Afghanistan et en Irak, M. Obama s'est montré aux côtés de deux autres possibles colistiers: le sénateur républicain du Nebraska Chuck Hagel, et le sénateur du Rhode Island Jack Reed, deux spécialistes des questions de défense.

Mais ces personnalités ne sont pas les seules en lice.

Dans le camp républicain, outre le nom de M. Romney, il est souvent question de Tim Pawlenty et Charlie Crist, respectivement gouverneur du Minnesota et de Floride.

Dans le camp démocrate figurent aussi les noms de Joe Biden, actuel président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, Tim Kaine, populaire gouverneur de Virginie, et de la gouverneure du Kansas Kathleen Sebelius. Enfin, l'hypothèse -jugée cependant peu probable- d'un ticket Obama/Hillary Clinton n'est pas définitivement levée.

M. Obama devrait indiquer son choix avant le début de la convention démocrate le 25 août. Selon les observateurs, il est peu probable que cette annonce soit faite durant les Jeux de Pékin (du 8 au 24 août) quand l'attention du public sera focalisée sur cet événement.