La secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a confirmé vendredi que les États-Unis avaient changé d'approche sur la question du nucléaire iranien en décidant d'envoyer un émissaire aux discussions de samedi à Genève.

«Les États-Unis n'ont pas d'ennemi permanent», a déclaré Mme Rice en réponse à la question d'un journaliste sur la décision inattendue d'envoyer le numéro trois de son ministère, William Burns, à Genève.

«Nous espérons que le message que nous envoyons (avec cette participation aux discussions), qui est que nous supportons pleinement la voie que pourrait choisir l'Iran pour améliorer ses relations avec la communauté internationale, est un message totalement soutenu par les (Américains)», a-t-elle ajouté.

«Nous avons dit très clairement que tout pays peut changer d'attitude», a-t-elle précisé.

«C'est un fort signal au monde entier que nous avons été très sérieux au sujet de l'approche diplomatique et que nous continuerons à l'être», a déclaré Mme Rice.

«La décision d'envoyer le sous-secrétaire (du département d'État William) Burns est une affirmation de la politique que nous avons menée avec nos alliés européens (...) depuis un moment», a également dit Mme Rice.

La présence du numéro trois du département d'État William Burns, lors des discussions entre le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, des diplomates d'Allemagne, France, Grande-Bretagne, Chine et Russie, et le négociateur iranien Saïd Jalili à Genève, marque un revirement de la part de Washington qui faisait jusque-là dépendre toute négociation directe avec Téhéran d'une suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium, soupçonnées de servir des ambitions militaires secrètes.

Mme Rice a souligné qu'elle avait soutenu la proposition des six grandes puissances de proposer des incitations à l'Iran pour faire avancer les discussions sur l'arrêt de son programme nucléaire, et que dans ce cadre la présence à Genève de M. Burns servait à entendre la réponse iranienne.

«Mais il faut qu'il soit très clair pour tout le monde que les États-Unis posent une condition à l'ouverture de négociations avec l'Iran, qui reste la même: la suspension vérifiable des activités d'enrichissement et de retraitement», a a ajouté la chef de la diplomatie américaine.

«Nous verrons ce qui se passe samedi - mais c'est là le message que portera Bill Burns», a-t-elle conclu.