Un émissaire désigné par la Suisse pour négocier la libération des otages de la guérilla colombienne a été «porteur» de 500 000 dollars des Farc, selon des documents trouvés dans l'ordinateur du dirigeant Raul Reyes, affirme le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos.

«Ce Monsieur (Jean-Pierre) Gontard va devoir expliquer pourquoi il apparaît dans les courriers de Raul Reyes comme le porteur des 500 000 dollars saisis aux Farc au Costa Rica», déclare M. Santos dans un entretien publié dimanche par le quotidien El Tiempo.

En mars, après la mort du numéro deux des Farc, Raul Reyes, dans une attaque de l'armée colombienne contre un campement de la guérilla en territoire équatorien, les autorités costaricaines avaient saisi dans une ferme près de San José 480 000 dollars, qu'un couple avait indiqué avoir reçus de la guérilla. Selon le gouvernement colombien, le lieu où se trouvait l'argent figurait dans l'ordinateur de Reyes.

M. Santos s'est refusé à donner davantage de précisions. «Je ne peux pas dire un mot de plus», déclare-t-il dans l'entretien, publié après la libération mercredi par les services de renseignement de l'armée colombienne de 15 otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains.

Le gouvernement colombien avait fait savoir lundi dernier que des émissaires français et suisses étaient entrés en contact avec le numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) en vue de tenter d'obtenir la libération des otages. Il s'agissait, selon la presse colombienne, du Français Noël Saez et du Suisse Jean Pierre Gontard, désignés par leurs gouvernements pour mener des travaux d'approche avec la guérilla.

Le ministre colombien de la Défense avait reconnu vendredi lors d'une conférence de presse qu'il était à l'origine de ces informations de la presse colombienne afin de rendre plus crédible le piège que l'armée était en train de tendre aux guérilleros.

Selon les autorités colombiennes, des éléments infiltrés au sein des Farc ont convaincu les gardiens des otages de les faire monter à bord d'un hélicoptère afin de les transporter dans un autre camp rebelle, avec la participation d'une commission internationale.