Le président russe Dmitri Medvedev a jugé samedi à Astana «inadmissible d'attiser les tensions» autour des régions séparatistes de la Géorgie et a appelé à des négociations, après une série d'incidents dans la région ces derniers jours, a annoncé son service de presse.

«Au cours d'une conversation avec (le président géorgien) Mikheïl Saakachvili, le président a fait remarquer qu'il était inadmissible d'attiser les tensions dans la région», a déclaré aux journalistes à Astana le service de presse du Kremlin.

M. Medvedev, en visite au Kazakhstan, «a souligné la nécessité d'un processus de négociations avec toutes les parties impliquées», selon la même source.

L'Ossétie du Sud, territoire séparatiste géorgien, a été le théâtre de violences vendredi ayant causé la mort de deux personnes, selon le bilan ossète, Moscou dénonçant «un acte d'agression» de la part de la Géorgie et l'Union européenne appelant à la retenue.

La situation s'était fortement détériorée jeudi quand un responsable de la police d'Ossétie du Sud avait été tué dans un attentat à la bombe.

Tbilissi, qui a nié toute implication, avait pour sa part affirmé que les forces de sécurité ossètes avaient tenté d'assassiner un responsable pro-géorgien dans la région indépendantiste.

Cette zone montagneuse du nord de la Géorgie a proclamé unilatéralement son indépendance au début des années 1990, après la disparition de l'URSS, tout comme l'Abkhazie.

La situation est également très tendue en Abkhazie, qui a fermé sa frontière avec la Géorgie mardi après que dix personnes eurent été blessées dans une série d'attentats à l'explosif imputés aux Géorgiens.

La tension monte dans les deux régions rebelles depuis la décision de la Russie, en avril, de renforcer ses liens avec elles.

L'Abkhazie a averti vendredi qu'elle se rangerait aux côtés de l'Ossétie du Sud si la Géorgie poursuivait ses opérations militaires.

Le président russe s'exprimait en marge des célébrations du 10ème anniversaire de la capitale kazakhe Astana. Il a parlé avec tous les chefs d'État invités et a «eu des contacts de travail, y compris avec le président géorgien», a précisé le service de presse du Kremlin.

Outre MM. Medvedev et Saakachvili, les présidents de Turquie, du Kirghizstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, d'Arménie et d'Azerbaïdjan étaient présents aux cérémonies.