Le Premier ministre libanais Fouad Siniora a annoncé samedi que la formation d'un gouvernement d'union nationale aurait lieu «prochainement» mais a fermement écarté l'éventualité que cela se déroule dans la journée.

«Je poursuis mes consultations avec les protagonistes et je suis certain que trés prochainement nous aboutirons» à un gouvernement, a déclaré M. Siniora aux journalistes.

Il avait entamé fin mai ses consultations sur la formation du gouvernement.

«Pas aujourd'hui», a tenu à préciser M. Siniora aux journalistes qui lui demandaient si le cabinet serait formé samedi comme annoncé par des responsables libanais plus tôt.

«L'annonce d'un gouvernement d'union nationale aura très probablement lieu aujourd'hui», samedi, avait déclaré plus tôt le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Fatfat à l'AFP.

Le Premier ministre s'exprimait à l'issue d'un déjeuner de travail offert en son honneur par Michel Aoun, un dirigeant chrétien de l'opposition et chef du Courant patriotique libre.

M. Siniora a indiqué s'être mis d'accord avec le général Aoun «sur les portefeuilles et les personnalités» qui doivent en hériter, ajoutant qu'il devait «les rencontrer et discuter des détails» de leur prise de fonction.

«Nous avons discuté longuement sur la question des quatre portefeuilles et il y avait une grande entente» sur cette question, a poursuivi M. Siniora sans livrer de détails.

La composition du cabinet achoppait depuis plusieurs semaines sur une revendication du général Aoun, un leader chrétien de l'opposition, qui réclamait que M. Sleimane ne puisse désigner qu'un seul ministre et non deux à l'un des principaux portefeuilles, dits «souverains» : Défense, Intérieur, Finances et Affaires étrangères.

M. Siniora a souligné que le gouvernement d'union nationale était «une expérience à caractère exceptionnel dictée par des circonstances exceptionnelles» et a espéré un retour à la formule «démocratique qui prévalait préalablement: une majorité oeuvrant pour rester au pouvoir et une opposition travaillant pour devenir majoritaire».

Le gouvernement d'union nationale a été préconisé par l'accord de Doha, signé le 21 mai, et qui a permis de débloquer la situation à la suite de combats entre majorité et opposition, qui avaient fait 65 morts, soulevant les craintes d'une nouvelle guerre civile.

Cet accord donne à l'opposition, proche de Damas et Téhéran, une minorité de blocage. Il prévoit un cabinet de 30 ministres: 16 pour la majorité, 11 pour l'opposition et trois nommés par le chef de l'Etat qui doit désigner des personnes jugées neutres.

M. Siniora a rappelé que le prochain gouvernement avait «une limite de temps» puisque ce cabinet sera considéré démissionnaire après la tenue des élections législatives prévues au printemps 2009.