Photos émouvantes avec sa famille, gros titres rappelant sa libération et sa rencontre avec les siens: Ingrid Betancourt volait la vedette hier dans la plupart des grands journaux latino-américains et mexicains.

Au lendemain de la libération de l'ex-sénatrice franco-colombienne, des quotidiens notamment de Colombie, de l'Équateur, du Pérou et du Mexique ont publié un grand nombre d'articles sur leur site Internet portant sur ses touchantes retrouvailles avec ses proches, sa volonté de contribuer à la libération des otages toujours détenus par des groupes rebelles un peu partout dans le monde ainsi que son appui au président colombien, Alvaro Uribe.

«C'est comme ça que doit être le paradis», titrait hier le quotidien colombien El Espectador en reprenant les propos d'Ingrid Betancourt qui venait à peine de retrouver ses enfants Mélanie et Lorenzo après une séparation de six longues années. Le texte, accompagné d'une photo où l'on voit la mère d'Ingrid, Yolanda Pulecio, embrasser la joue de sa fille, raconte que l'ex-candidate aux élections présidentielles de Colombie pouvait difficilement «contenir ses émotions et qu'impulsivement elle a grimpé la passerelle de l'avion pour embrasser et prendre dans ses bras Mélanie et Lorenzo».

El Tiempo de Bogota met, de son côté, l'accent sur le message livré par l'ex-prisonnière concernant l'aide qui doit être apportée aux personnes toujours gardées en otages. «Ingrid Betancourt a invité ce matin les présidents du Venezuela, Hugo Chavez, de l'Équateur, Rafael Correa, ainsi que la présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, à contribuer à renforcer la démocratie en Colombie.» «Et non à renforcer la guérilla», a ajouté Ingrid Betancourt.

Elle a également annoncé qu'elle travaillerait à la libération d'otages, non seulement en Colombie, mais dans d'autres coins du monde, écrit le quotidien.

Au Mexique, dans La Jornada, on met davantage à l'avant-plan l'appui manifesté par Ingrid Betancourt envers le président colombien, Alvaro Uribe. Elle a en effet affirmé que la réélection d'Uribe en 2006 a certainement été un dur coup pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). «Les Colombiens ont élu notre gouvernement de façon démocratique, a déclaré Ingrid Betancourt, jamais ils n'ont élu les membres du FARC.»

El Tiempo en rajoute en indiquant que le président colombien est sans doute le grand gagnant dans cette offensive menée contre les FARC.