Ingrid Betancourt a demandé vendredi l'aide de Nicolas Sarkozy pour faire libérer les otages toujours aux mains des FARC en Colombie. «Je me tourne vers notre président parce qu'on a aussi besoin de lui», a déclaré l'ex-otage lors d'une réception à l'Elysée peu après son arrivée en France.

«J'ai besoin de compter sur le président Sarkozy pour qu'il aille en Colombie à nouveau. Il faudra reparler avec (Alvaro) Uribe».

Après plus de six ans de captivité dans la jungle, Ingrid Betancourt a également dit rêver d'un projet entre la Colombie et la France «pour ceux qui sont sortis de la forêt avec moi hier, et pour ceux qui sont encore là-bas pour qu'ils aient une illusion, un rêve».

«Est-ce que nous pourrions leur offrir de venir en France et de finir leurs études ici pour ceux qui les ont commencées?», s'est-elle interrogée, évoquant l'idée d'une «espèce de bourse de la fraternité franco-colombienne, une bourse de la liberté».

S'adressant aux membres de ses comités de soutien, elle a également demandé leur aide pour faire libérer les derniers otages. «J'ai besoin de vous encore, parce qu'on ne peut pas les laisser là où ils sont. Ils souffrent, ils sont seuls».

Sarkozy promet à Betancourt de continuer le «combat»

Nicolas Sarkozy a répondu que «s'agissant d'abord de tous ceux qui restent

prisonniers, la France n'arrêtera pas le combat». «On continuera», a-t-il assuré.

«Pour tous ceux qui ont été victimes de ces bourreaux, s'ils souhaitent venir en France il n'y a pas de problème, bien au contraire», a également affirmé le chef de l'État. «Tous ceux qui abandonneront les armes, qui se comporteront en respectant la dignité des personnes, la France est prête à jouer un rôle».

Nicolas Sarkozy a également indiqué qu'il se rendrait en Amérique latine avec son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner «pour parler de tout ça, pour remercier le président Uribe, pour remercier le président (vénézuélien Hugo)

Chavez, pour remercier le président (équatorien Rafael) Correa, pour remercier (la présidente argentine Cristina) Kirchner, parce que c'est tout un continent qui s'est mobilisé».

Pour «tous ceux qui restent prisonniers, la France n'arrêtera pas le combat», a dit le chef de l'Etat au cours d'une réception au palais présidentiel en l'honneur de l'ex-otage arrivée dans l'après-midi en France après plus de six ans de captivité.

Quant à ceux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) «qui abandonneront les armes, qui se comporteront en respectant la dignité des personnes, la France est prête à jouer un rôle», a-t-il réaffirmé.

M. Sarkozy a indiqué qu'il aurait «l'occasion» avec le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner de se rendre «en Amérique latine pour parler de tout ça, pour remercier» les présidents colombien Alvaro Uribe, vénézuélien Hugo Chavez, équatorien Rafael Correa ainsi que la présidente argentine Cristina Kirchner.

Ingrid Betancourt venait d'interpeller le chef de l'Etat au sujet «des êtres humains qui sont encore dans les mains des Farc».

«Je me tourne vers notre président parce qu'on a aussi besoin de lui (...) J'ai besoin de compter sur notre président Sarkozy pour qu'il aille en Colombie à nouveau», a-t-elle ajouté.

«Il faudra reparler avec Uribe. Mais maintenant, on l'aime bien quand même!», a glissé celle qui fut son adversaire à la présidentielle colombienne.

«C'est un monde absolument hostile avec des animaux dangereux, le plus dangereux de tous étant l'homme», a-t-elle encore dit en parlant de sa captivité dans la jungle.