La libération en Colombie de quinze otages détenus par la guérilla des Farc, la franco-colombienne Ingrid Betancourt, trois Américains et onze Colombiens, a été aussitôt saluée avec joie et soulagement à Paris, à Washington, au Vatican et dans d'autres capitales.

En France, où le sort d'Ingrid Betancourt, 46 ans, détenue depuis plus de six ans dans la jungle par les Forces armées révolutionnaires de Colombie, était devenue une cause nationale, le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu au téléphone avec son homologue colombien Alvaro Uribe après l'annonce de la libération des otages par l'armée colombienne.

Puis, dans une déclaration au palais de l'Elysée, M. Sarkozy, entouré des deux enfants de l'ex-otage, Mélanie et Lorenzo, et de sa soeur Astrid, a rendu hommage au président Uribe, a salué «une opération militaire couronnée de succès» et a appelé les Farc à cesser «leur combat absurde».

La famille d'Ingrid Betancourt a estimé que M. Sarkozy avait joué un rôle crucial dans sa libération.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a assuré que la France n'oubliait pas les otages encore aux mains des Farc. «Nous resterons mobilisés jusqu'à leur libération», a-t-il promis.

En visite au Canada, le premier ministre français François Fillon a exprimé son «immense soulagement» et sa «joie».

À l'Assemblée nationale, les députés français ont applaudi la libération de l'otage.

À Washington, le président George W. Bush a félicité son homologue et allié colombien. Lors d'un entretien téléphonique, «le président Bush a félicité le président Uribe et lui a dit qu'il était un dirigeant fort», a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe.

La secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, s'est déclarée «ravie».

Pour le Vatican, «c'est une bonne nouvelle qui fait très plaisir». Ces libérations «constituent aussi un signe positif et d'espoir pour la liberté de tant de personnes et pour la réconciliation (dans un pays) qui a tant souffert à cause de la violence», a déclaré à l'AFP un porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité mercredi de la libération en Colombie de quinze otages, dont Ingrid Betancourt, et a appelé les Farc à libérer leurs autres otages.

La présidence française de l'Union européenne (UE) a exprimé jeudi sa «joie immense» et «félicite les autorités colombiennes et tous ceux qui ont contribué à ce dénouement si longtemps espéré».

La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a exprimé «un immense soulagement et une grande joie». Elle a félicité les autorités colombiennes et appelé à la libération des autres otages.

C'est une «excellente nouvelle», a déclaré le Haut représentant de l'Union européenne pour la Politique extérieure, Javier Solana, qui a lui aussi «félicité le président Uribe et l'armée colombienne».

Madrid éprouve une «énorme satisfaction» et appelle à la libération de tous les otages des Farc, a indiqué un porte-parole du gouvernement espagnol.

L'Espagne fait partie avec la France et la Suisse du groupe de trois pays européens désignés par le président Uribe comme médiateurs dans les négociations avec les Farc.

La Suisse exprime sa «joie» et «félicite le gouvernement colombien pour avoir réussi à libérer les otages sans qu'il y ait de victimes», a déclaré Raphaël Saborit, porte-parole du Département fédéral (ministère suisse) des Affaires étrangères.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et son ministre des Affaires étrangères Franco Frattini ont fait part de leur «grande joie» et souhaité la fin de la violence en Colombie.

Les réactions ont été nombreuses en Amérique latine.

Le président péruvien Alan Garcia a félicité mercredi son homologue colombien Alvaro Uribe et affirmé que la libération de Ingrid Betancourt et de 14 autres otages démontre que pour la démocratie «il n'y a pas de négociation face de la violence».

La présidente argentine Cristina Kirchner a salué «une victoire de la vie et de la liberté». Son homologue bolivien Evo Morales a estimé que la libération des otages était «extrêmement importante dans la quête de la paix» en Colombie. «C'est un grand soulagement», a déclaré le ministre équatorien de la Défense, Javier Ponce.

Le ministre chilien des Affaires étrangères, Alejandro Foxley, a lui aussi souhaité que ce soit un premier pas vers «une paix permanente» en Colombie.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, «a exprimé sa satisfaction devant cette nouvelle tant attendue par la communauté internationale».

Le président du Costa Rica, Oscar Arias, a salué «un succès concret dans la lutte contre le terrorisme».

L'organisation humanitaire Amnesty International a salué la libération des otages et a appelé les Farc à libérer toutes les autres personnes qu'elles détiennent.