À travers les bons coups et, parfois, les moins bons, nos critiques de restaurants vous racontent leur expérience, présentent l’équipe en salle et en cuisine, tout en expliquant ce qui a motivé le choix du restaurant. Cette semaine : les plats caribéens de Pikliz.

Pourquoi en parler ?

Les spécialités haïtiennes font partie du paysage culinaire montréalais. Quand les gourmets curieux s’éloignent de la métropole pour faire leur vie dans Charlevoix ou en Gaspésie, ils ont la nostalgie du griot et de la banane pesée ! Aussi fait-il toujours plaisir de voir une nouvelle adresse caribéenne voir le jour dans des recoins où on l’attendait moins, comme au détour du métro Place-Saint-Henri. Pikliz est ouvert depuis novembre 2019, ce qui, à l’ère COVID-19, en fait quand même une nouveauté. Nous souhaitions vous la faire découvrir.

Qui sont-ils ?

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Les frères Akim et Abdel Acacia ont ouvert Pikliz en novembre 2019.

Les frères Akim et Abdel Acacia ont grandi à Montréal. Ils doivent leurs souvenirs culinaires d’enfance à leur père. « Sa cuisine avait une base haïtienne, mais avec des touches modernes », raconte Akim. Les deux hommes cuisinent, mais au Pikliz, c’est Abdel qui règne devant les fourneaux. Avant l’ouverture du resto, il préparait des plats à emporter chez lui. Akim, lui, avait un projet touristique en Haïti qui battait de l’aile, en raison notamment de l’instabilité politique du pays. Son dernier voyage là-bas remonte à juin 2019. En quelques mois, les frères qui avaient pris leurs distances l’un de l’autre bien des années plus tôt se sont retrouvés et ont monté un restaurant. Ils se sont installés dans un local qui faisait café de jour. Des deux commerces, seul le Pikliz a survécu à la pandémie. La déco a donc été refaite pour créer une belle ambiance caribéenne.

Notre expérience

Pikliz
  • Le Ti Plézi nourrit deux personnes.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Le Ti Plézi nourrit deux personnes.

  • Le griot, ces cubes de porc cuits longtemps en sauce puis frits, est indissociable de la culture culinaire haïtienne.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Le griot, ces cubes de porc cuits longtemps en sauce puis frits, est indissociable de la culture culinaire haïtienne.

  • Abdel a créé cette poutine au griot qui fait fureur.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Abdel a créé cette poutine au griot qui fait fureur.

  • Les wraps sont parfaits pour un lunch sur le pouce.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Les wraps sont parfaits pour un lunch sur le pouce.

  • La minuscule salle à manger est fort accueillante.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    La minuscule salle à manger est fort accueillante.

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Il y a plusieurs manières de manger du Pikliz : à la va-vite, en repartant avec son griot sous le bras, ou en prenant son temps sur place, dans la toute petite, mais très accueillante salle à manger. La dernière visite s’est tenue un dimanche soir, sans presse, avec un menu à partager : le très complet Ti Plézi.

Pour 45 $ (moins 10 % les dimanches), deux personnes ont droit en entrée à des bananes pesées à tremper dans le guacamole et à des feuilletés (un à la morue, l’autre, plus goûteux, au bœuf). Arrivent ensuite les ailes de poulet (les wangs) et les crevettes panées (les shwimps), l’incontournable griot, le riz collé et la salade de macaronis. Le tout à faire descendre avec une limonade maison à l’hibiscus. Il y a évidemment aussi du pikliz, ce condiment bien piquant à base de chou, de carotte et de piment, entre autres, qui donne son nom au restaurant.

Si c’était à refaire, on ajouterait peut-être une salade ou un plat végé du moment, question de contrebalancer un peu la friture, quitte à repartir avec encore plus de restants !

Tandis que nous travaillons sur la composition de la bouchée parfaite — riz, sauce, griyo, pikliz… banane pesée, aïoli maison, griyo, plikliz… —, d’autres dîneurs s’installent dans le minuscule restaurant. D’autres viennent chercher leur commande à emporter, un geste encore bien populaire ici.

Comme l’ensemble de la restauration québécoise, le Pikliz a souffert de la COVID-19. Mais il a aussi souffert de l’après-COVID-19. Lorsque tout a rouvert, en juin, les Montréalais ont eu envie de terrasses et de rues achalandées. Ce ne fut pas un été très festif à l’angle des rues Saint-Jacques et Saint-Ferdinand. Aussi y a-t-il maintenant un DJ les samedis soir et des « spéciaux » différents tous les jours de la semaine. « Ça nous a sauvés », confie Akim.

Qu’est-ce qu’on boit ?

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La limonade maison est à l’hibiscus.

Ici, on boit de la limonade, des sodas, du Cola Couronne. Voilà un an et demi qu’Akim essaie d’obtenir un permis d’alcool de la Ville de Montréal. On ne peut que lui souhaiter bonne chance.

Combien ça coûte ?

Notre festin pour deux, avec restes pour un lunch le lendemain, a coûté une cinquantaine de dollars avec taxes et pourboire. On trouve difficilement moins cher par les temps qui courent. Les généreux plats pour une personne, avec deux à côtés, coûtent en moyenne 18 $. Un jour, on y retournera pour essayer une petite poutine Pikliz à 12 $, avec griot et sauce créole !

Information

Pikliz est ouvert du mercredi au dimanche, de midi à 21 h.

4206, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal

Consultez le site du restaurant