Pourquoi en parler ?
Depuis son ouverture, d’abord en formule « à emporter », l’hiver dernier, puis comme restaurant en bonne et due forme à la suite de la réouverture des salles à manger, BarBara est rapidement devenu un favori du quartier Saint-Henri. Il faut dire qu’il a tout pour plaire, ou presque : une équipe de feu menée par le duo qui nous a donné le Lili. Co, le chef David Pellizzari et la maître d’hôtel Catherine Draws, un concept ultraconvivial, un bel espace accueillant, une terrasse agréable, un menu composé de petits plats qui peuvent autant convenir pour une bouchée à l’apéro qu’une grande tablée. L’endroit, qui ne prend pas de réservations et dont la clientèle compte déjà de nombreux habitués, est très souvent au maximum de sa capacité. On a donc voulu voir pourquoi BarBara Vin remporte autant de succès.
Qui sont-ils ?
BarBara Vin réunit un trio de restaurateurs associés au groupe A5 Hospitality : Nic Urli (Hà, Jatoba), Flore-Anne Ducharme (Hà) et Jean-François Gervais (Piazza Sociale), ainsi que le duo Pellizzari-Draws. Ensemble, ils ont voulu faire un endroit qui est à la fois café, restaurant et bar à vin, ouvert 7 jours sur 7, du matin au soir, en plus d’un petit coin caviste pour y dénicher de belles bouteilles sur le pouce.
L’équipe en place est jeune et dynamique. Le service est à l’avenant, efficace, très sympathique. Cet été, le personnel a travaillé à un rythme effréné. Pour lui donner un peu de répit, les propriétaires ont dû prendre la décision difficile de fermer les lundis et les mardis, d’ici l’embauche de nouveaux employés, car oui, la pénurie de main-d’œuvre se fait terriblement sentir, ici comme ailleurs.
Petite anecdote qui témoigne de l’esprit d’équipe qui règne : David Pellizzari refuse que ses employés l’appellent « chef ». « J’ai eu vraiment de mauvaises expériences dans mes premières années en cuisine. Oui, c’est moi, le chef, mais sans mon équipe, je ne suis rien. Donc, moi, c’est David, tout simplement ! »
Notre expérience
David Pellizzari n’aime pas se limiter, comme en témoignent ses expériences passées au Boulevardier (classiques de la cuisine française) ou au Darna (cuisine marocaine). Si le menu du BarBara est axé sur les pâtes fraîches et qu’il compte une belle section d’antipastis, on n’est pas ici dans un menu traditionnel italien pour autant.
Oui, il y a une polpette, bien dodue, à la sauce tomate légèrement relevée et cachée sous un nuage de parmesan, de la caponata, des focaccias fraîches du jour — tellement moelleuses et légères, comme celle aux courgettes, au mascarpone et au provolone, qu’il est difficile de ne pas tout engloutir d’un trait.
Mais certains plats explorent d’autres saveurs, comme les beignets de courgettes, cuisinés comme des bhajis à l’oignon, une spécialité indienne. Les beignets, parfumés au curcuma, sont déposés sur une crémeuse concoction de mascarpone et de caponata. Ceux dégustés lors de notre visite avaient passé un peu trop de temps dans la friteuse et souffraient d’un léger excès de sel, mais le mélange des arômes était franchement intéressant.
Même si elles vous donneront sans doute votre apport en sel pour la journée, les olives frites, cette fois une recette très répandue en Italie, sont irrésistibles, très goûteuses puisque déposées sur une crème au bleu, et bien relevées avec leurs petits morceaux de piment mariné. Le genre de plat qu’on aura encore envie de commander à cette table.
Seule déception, dans les entrées, les champignons marinés, qu’on se serait attendu de voir trempant dans l’huile, étaient secs et caoutchouteux.
La bonne idée : les pâtes fraîches sont offertes en format entrée ou plat. Après cette généreuse entrée, nous avons donc commandé deux petites portions parmi les sept choix au menu : les bucatis à l’ail noir, un plat rempli de textures et de saveurs avec pois sucrés, piment et fromage pecorino, puis les cappellettis farcis à la mortadelle et au ricotta, présentés avec des champignons poêlés, accompagnés d’une délicieuse sauce réalisée à partir d’un fond de poulet infusé aux champignons.
En dessert, la tradition est honorée avec le tiramisu, servi dans une tasse. « C’est tout ce que tu veux qu’un tiramisu soit ! », avons-nous prononcé en plongeant notre cuillère dans l’appareil onctueux, crémeux, pas du tout liquide, au goût de café bien présent. Une belle façon de conclure un repas plus que satisfaisant.
Dans votre verre
C’est Catherine Draws, appuyée par son bras droit Olivier Espes Fuentes, qui s’occupe de bâtir l’inspirante carte des vins, où il y a de très belles découvertes à faire. Toute la carte est issue de l’importation privée et est axée, oui, sur les jus nature, mais des vins qui restent « droits », souligne Catherine Draws. Comme l’excellent riesling blanc (Alter) Native de Clemensbush, offrant un bel équilibre entre acidité et minéralité, ou encore le succulent rosé autrichien Pulp Fiction.
Combien ?
Ce qu’on aime du BarBara, c’est sa polyvalence. On peut y prendre un café et une pâtisserie maison le jour, attraper un sandwich pour le dîner (entre 10 $ et 14 $), partager des antipastis (entre 6 $ et 20 $) ou déguster un plat de pâtes (à partir de 12 $ pour l’entrée ou 20 $ en plat) avec un verre de vin.
Détails notables
L’endroit ne prend pas de réservations, donc premier arrivé, premier servi. L’accessibilité pour les gens à mobilité réduite est difficile puisque les salles de bains sont situées au sous-sol.
Information
Ouvert tous les jours habituellement, mais temporairement du mercredi au dimanche, jusqu’à ce que l’équipe soit complétée.
4450, rue Notre-Dame Ouest, Montréal
Consultez le site du BarBara Vin