Pendant toute la durée de cette deuxième vague, qui force la fermeture des salles de restaurant, nos critiques vous présentent les meilleures options à emporter en ville. Aujourd’hui : Le Boulevardier.

Le projet

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

La présentation des plats est soignée.

Ouvert à la fin de 2019, dans un hôtel Germain totalement rénové, agrandi, et dans un espace magnifiquement réaménagé par le designer d’intérieur Zébulon Perron, le restaurant Le Boulevardier, qui a remplacé l’ancien Laurie Raphaël, n’a pas eu beaucoup de temps pour faire sa marque. Rapidement, il a été mis en pause, pandémie oblige. Récemment, l’équipe du Germain a toutefois décidé de le rouvrir sans le rouvrir et de le déménager sans le déménager, en amenant l’expérience à la chambre. Donc en louant une chambre à l’hôtel, on peut choisir pour 370 $ un forfait gastronomique pour deux personnes, qui comprend un repas quatre services et une bouteille de vin, le tout livré à la porte, avec tout le décorum qu’on attend d’un établissement de grande classe, en temps de pandémie (le stationnement et le service compris). Et l’hôtel offre ce nouveau produit dans la nouvelle section de l’hôtel, donc aux étages supérieurs, offrant une magnifique vue de Montréal. C’est franchement magique.

À manger

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Le plateau de 12 huîtres est servi avec une mignonnette classique, mais aussi une panoplie de créations maison, comme une sauce surette à l’argousier ou une autre aux piments.

Le menu compte quatre services livrés en différents blocs. D’abord, on peut commencer par un plateau de 12 huîtres — pour un supplément de 36 $ — qui arrive avec une mignonnette classique, mais aussi une panoplie de créations maison, comme une sauce surette à l’argousier ou une autre aux piments. Ensuite, on propose un potage qui varie selon les légumes du marché — panais lorsque nous l’avons essayé —, puis un carpaccio de tomates, avec sardines, une sauce de type bisque de homard et haricots romano. On peut aussi le demander en version végétarienne, plus minimaliste, avec une sauce de type pesto, que j’ai préférée. Le menu propose de plus un mesclun avec noisettes, camembert et vinaigrette à la courge. En plat principal, qui arrive ensuite livré à la porte toujours, sur guéridon, j’ai pris la morue d’Islande, un bon pavé cuit exactement comme il faut — et le poisson ne souffre pas trop du transport, puisque c’est seulement jusqu’à la chambre, contrairement à bien des formules à emporter —, avec sauce aux huîtres et caviar de mulet. Bavette ou tartare de bœuf avec frites et salade sont aussi au menu, tout comme les penne au homard. Pour le dessert, je recommande sans équivoque le gâteau doublement au chocolat, un classique de la maison. Oui, je sais, c’est un peu ennuyeux comme choix, mais cette pâtisserie ne l’est surtout pas. Génoise hyper légère. Mousse au chocolat. C’est juste assez sucré, doux et raffiné, pas éclaté sans être pour autant banal, professionnel, comme l’ensemble du repas.

À boire

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La carte des vins, assez courte actuellement, est remplie de bonnes trouvailles, surtout de France, mais aussi d’Italie, entre autres, à prix relativement raisonnables.

La maison offre une bouteille avec le forfait, soit un pinot gris italien, soit un riesling et un choix entre deux rouges. La carte, assez courte actuellement, est aussi remplie de bonnes trouvailles, surtout de France, à prix relativement raisonnables, donc à partir de 30 $ — un prosecco sympathique — avec plusieurs bouteilles à 40 $. Si on préfère choisir parmi ces bouteilles pour le forfait gastronomique au lieu d’une des bouteilles prévues, on ajoutera alors à la note la différence entre le prix du vin qu’on préfère et 40 $. La carte comprend aussi quelques bonnes bières artisanales québécoises.

Présentation

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Le gâteau doublement au chocolat est un classique de la maison.

C’est là le point fort de cette expérience. D’abord, le repas est servi comme si on était au restaurant, avec de belles assiettes bien présentées, des cloches pour apporter le tout à la chambre plutôt qu’à la table, la coutellerie, les verres et la vaisselle du resto, etc. En outre, pour ce forfait gastronomique, l’hôtel propose ses chambres aux étages supérieurs, celles qui surplombent le centre-ville en regardant vers l’est, et on place la table, pour deux, montée professionnellement, juste devant une immense fenêtre. C’est franchement spectaculaire. Et en plus, on peut évidemment profiter du repas sans avoir à se soucier de toutes les règles en place dans les espaces publics, notamment sur le port du masque, puisqu’on est dans sa propre bulle. Donc, on est à la fois un peu au restaurant et un peu chez soi. Autre élément intéressant : le Germain a été totalement rénové et redécoré, en s’inspirant des années 1960, avec du joli mobilier et des lampes dessinées à cette époque. Un peu Mad Men, un peu Expo 67. Chouette.

Pour faire l’expérience

Pour ceux qui cherchent une expérience gastronomique et une façon de voyager sans aller loin en ces temps de pandémie, ce forfait du Germain est vraiment une option intéressante. En plus, tout ça comprend un petit-déjeuner livré à la porte aussi le lendemain matin — je ne l’ai pas essayé —, le WiFi et la possibilité de traîner dans la chambre en télétravail s’il le faut pendant une bonne partie de la journée. L’hôtel propose aussi un menu aux chambres traditionnel, à la carte, avec burgers, tartares et autres plats de brasserie offerts au Boulevardier.

2050, rue Mansfield, Montréal, 514 849-2050

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