Non, la pandémie n’a été facile pour personne, notamment dans la restauration. Au cœur de la tourmente, Pablo Rojas et ses acolytes, qui nous ont donné le Provisions 1268, la Boucherie Provisions et son bar à vin attenant, ont dû prendre une décision difficile, mais qui s’est imposée : fermer leur bébé, le Provisions 1268, qui proposait depuis 2015 un menu dégustation découverte qui continuait d’attirer la clientèle.

« Au moins, on n’a pas fermé parce que ça ne fonctionnait pas. Mais dans le contexte, on a dû prendre cette décision rapidement. On a jugé que c’était la meilleure chose à faire. Il ne faut pas être trop émotif ! », lance Pablo Rojas.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le nouveau Provisions est une crémerie, et propose des crèmes glacées et sorbets aux parfums de saison, qui changeront souvent.

La boucherie, elle, n’a pour ainsi dire pas cessé de rouler et s’en est bien tirée durant la crise de la COVID-19 avec ses produits de boucherie, mais aussi ses excellents sandwichs à emporter, dont la réputation n’est plus à faire.

« C’est ce qui nous fait vivre depuis quatre mois. Ça fonctionne bien, c’est une entreprise qui peut être viable à long terme », considère le restaurateur, qui n’a pas l’intention pour l’instant de rouvrir la salle à manger du bar à vin jouxtant la boucherie.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le nouveau projet du Provisions est situé dans un microlocal de la rue Gilford, dans le Plateau Mont-Royal.

Cependant, l’endroit propose son menu habituel en formule à emporter ou à faire livrer, avec une nouveauté, des mets de cuisine internationale, avec notamment plusieurs plats inspirés de la cuisine chinoise avec un « twist » comme des rouleaux impériaux, du riz frit ou le « poulet du général ». Il sera également possible pour des groupes de réserver la grande table communale de l’intime terrasse du bar à vin, du jeudi au samedi, pour une soirée extrapersonnalisée, il va sans dire.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

En plus de la crémerie, le Provisions 418 offre une sélection des fameux sandwichs de la Boucherie Provisions, à manger sur place ou à emporter.

Mais comme rien ne se perd, la fermeture du Provisions 1268 vient avec la naissance d’un tout nouveau projet de cette équipe allumée, composée, entre autres, du chef Hakim Rahal et d’Evan Gubersky, le premier en dehors de leurs quartiers outremontais.

Et c’est dans un minuscule local de la rue Gilford, qui a accueilli autrefois le microresto La Famille et, plus récemment, le Comptoir 21, que se déploie le Provisions 418 (aussi appelé Boucherie Provisions II), une crémerie qui est un peu plus que cela. « On a toujours voulu faire de la crème glacée et c’était le bon moment pour le faire. On a eu l’occasion de reprendre ce local et presque tous mes employés sont de retour au travail », se réjouit M. Rojas.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Une partie de l’équipe du Provisions : Pablo Rojas, la sommelière Alexandra Guay et Rafael Morales.

On peut donc passer à la crémerie pour commander, à la fenêtre, les crèmes glacées et sorbets du moment, qui changeront très souvent. Au cours de notre passage, les parfums de pêche et crème sure côtoyaient ceux de melon au miel & coco ou de fraises du Québec.

Mais comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, on peut aussi y croquer dans une sélection des fameux sandwichs de la boucherie — brisket, cubano, cheeseburger, BLT — à accompagner de frites, de poulet popcorn ou de crudités. On peut aussi rapporter chez soi quelques produits de la charcuterie, dont les saucisses maison et des plats préparés.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

La sommelière Alexandra Guay propose une courte, mais charmante sélection de quilles à boire, sur place ou à emporter (avec achat de nourriture).

Pour ceux qui ne sont pas pressés, on peut s’asseoir sur la mini-terrasse de l’endroit pour déguster un sandwich et un milk-shake, et on en profite pour s’abreuver aux très jolies quilles de la sommelière et partenaire Alexandra Guay.

« C’est une carte complémentaire à celle du bar à vin. C’est un peu le petit bébé du resto. Je travaille avec des petits producteurs, de l’importation privée, du naturel. » Envie de vous payer un peu de folie ? Optez pour son « accord de rêve » : un cheeseburger et du champagne ! Chin !

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

On peut s’attabler à la petite terrasse pour déguster sandwichs, crèmes glacées et milk-shakes.

418, rue Gilford, Montréal

> Consultez le compte Instagram du restaurant