Je peux toujours compter sur mon amie Nathalie Petrowski pour me rappeler que je suis souvent un peu dans le champ, sur une autre planète, pas au courant de rien.

« Quoi, t’as pas regardé The Goop Lab ? Tu sais c’est quoi, Goop ? », m’a-t-elle lancé encore récemment, baveuse à souhait. 

« Et es-tu finalement allée voir Bombshell ? Et Roch le Coq ? T’es pas allée chez Roch le Coq ? Marie-Claude, t’es pas allée chez Roch le Coq ? ! Ben voyons ! »

Eh non, jusqu’à tout récemment, je n’étais pas allée chez Roch le Coq. 

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Notre journaliste a bien aimé la devise du resto : #faiteslamourpasladiète.

Je ne savais pas, moi, qu’il y avait un comptoir de poulet frit totalement allumé avenue Van Horne, à Outremont, juste en face du collège Stanislas. 

Je ne savais pas qu’une gang de vieux copains d’enfance et de route dans le milieu de la restauration — dont certains ont travaillé aux Enfants Terribles et chez Park, mais aussi au Danemark et au Japon — avait décidé de se mettre ensemble pour ouvrir un vrai restaurant de cuisine rapide de qualité, offrant du poulet frit.

Du poulet frit préparé avec des morceaux de poulet de la ferme des Voltigeurs, qu’on peut commander pour emporter ou manger sur place avec des bulles nature ou du Lambrusco ou de la bière. Du poulet décliné avec des sauces un peu originales à la mayonnaise et au kimchi ou encore barbecue et hoisin, ou tout simplement à partir de fond de poulet, comme on l’utilise pour la poutine.

Donc je me suis reprise. J’y suis allée deux fois. 

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Un hamburger bien garni

Et j’ai adoré.

Et pas juste parce que sur le comptoir, il y a une devise avec laquelle je ne saurais être plus d’accord : #faiteslamourpasladiète.

Roch le Coq a ouvert il y a cinq mois, et c’est l’histoire, m’a expliqué un des copropriétaires, Oussama Ben Tanfous, de six amis qui se disaient depuis longtemps que ça serait sympathique d’ouvrir quelque chose ensemble en frappant la trentaine. Et qui ont eu l’idée de faire du poulet frit parce que chaque fois qu’Oussama en apportait dans leurs partys, c’était un grand succès.

Le poulet frit servi chez Roch, c’est sa recette. Secrète.

Et il est délicieux.

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Ce comptoir de poulet frit totalement allumé est situé avenue Van Horne, à Outremont, juste en face du collège Stanislas. 

Moelleux, charnu, couvert d’une panure au babeurre magnifiquement croquante. 

Ce n’est pas une friture façon tempura ni thaïlandaise, mais bien une friture totalement à l’américaine. Sauf que de tous leurs voyages, les gars ont rapporté cette envie de faire de la friture qui se respecte, noble. Et ça marche.

Roch le Coq a connu le succès quasi instantanément. Et si on veut manger sur place, il faut être prêt à attendre un peu. Mais on peut commander et emporter le tout à la maison.

Comme c’est la coutume avec le poulet frit, on peut en commander de bonnes quantités. 

Des « barils » remplis de morceaux de chair brune ou blanche, ou encore juste des ailes. On choisit. Il y a aussi ce que la maison appelle du « popcorn » de poulet, soit des petits morceaux frits. 

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Les plats peuvent être accompagnés d’une salade de chou, qui a l’immense qualité de ne pas être sucrée, mais qui pourrait être un brin plus salée.

Le tout peut aussi être accompagné d’une salade de chou, qui a l’immense qualité de ne pas être sucrée, mais qui pourrait être un brin plus salée, où la coriandre pourrait prendre plus de place. La salade de pommes de terre ? Si vous aimez l’ail, vous allez probablement l’adorer. Là encore, ce qui est intéressant, c’est qu’on ne tombe pas du tout dans le style traditionnel où les pommes nagent dans la mayonnaise, et qu’on cherche à réinventer un peu le genre, avec des crudités en garniture. Mais la composition pourrait être un peu plus recherchée encore. Les gars, il y a encore un peu de travail à faire. 

Burgers, poutine et bulles

Le menu comprend aussi des hamburgers, dont une version pour les végétariens, faite avec du fromage halloumi. Le pain, presque brioché, apporte encore plus de moelleux à ce sandwich au fromage chaud préparé à partir de cette pâte ferme d’origine méditerranéenne qui a la caractéristique de garder son tonus même lorsqu’il est chauffé. 

Autre option : la poutine, préparée avec une sauce au poulet maison et des frites pas maison – en fait, c’est le seul élément de la cuisine qui n’est pas préparé sur place, m’a dit Oussama, parce que l’équipe n’a pas réussi à faire mieux et aussi constant que ce que propose son fournisseur.

Le menu ne compte pas grand dessert, à part une gaufre — servie aussi avec du poulet frit en plat salé — que l’on sert avec du sirop d’érable, même sur le poulet. Personnellement, je ne trouve pas que c’est l’élément le plus intéressant de la carte, comme si le poulet et la gaufre restaient à l’écart l’un de l’autre, même sur la même fourchette.

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La gaufre est servie avec du sirop d’érable.

J’ai bien plus aimé qu’on propose le tout avec des bulles pas banales, comme un Lambrusco bio – du rouge pétillant italien d’Émilie-Romagne — ou encore un brut nature français et un cava… Tout comme des vins sans bulles mais tout aussi écolos. L’avantage des bulles, m’a-t-on expliqué, c’est le contraste tout en fraîcheur et en acidité avec la richesse grasse de la friture. Et c’est vrai que ça fonctionne. Certains aimeront peut-être aussi la bière en fût. Mais c’est le côté suret du vin pétillant qui marche le mieux, effectivement. 

Bref, on s’est régalés. Et oui, on va y retourner.

Merci encore, Nat, pour le tuyau. 

Notre verdict

On paie : De 6,50 $ pour une petite assiette de popcorn de poulet frit — une portion très raisonnable —, jusqu’à 49 $ pour un énorme baril de poulet frit familial. La poutine classique est à 9 $ et le burger, à 5 $. 

On boit : Des boissons gazeuses, du vin nature, de la bière. Et pour ceux qui font la fine bouche, des vins pétillants naturels d’Italie, d’Espagne ou de France. Et même du champagne. Et ça marche très bien avec la friture. 

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Le resto sert aussi ce qu’il appelle du « popcorn » de poulet, soit des petits morceaux frits. 

On se sent : Accueil très sympathique par une équipe de jeunes passionnés. On est dans un casse-croûte. Rythme rapide, aménagement minimal. Tables communes.

On aime : La qualité du poulet frit.

On aime moins : Les salades d’accompagnement pourraient être plus travaillées.

On y retourne ? Oui !

Roch le Coq. 1541, avenue Van Horne, Montréal. 514 637-2337.

> Consultez le site du restaurant : http://pouletfritmontreal.com/