(La Rochelle) Les inspecteurs du Guide Michelin « ont été unanimes » pour me décerner ma troisième étoile, s’est félicité mardi devant la presse le chef Christopher Coutanceau, entouré de sa brigade dans la cuisine de son restaurant de La Rochelle.

« On a été inspectés dix fois en 2019. Et les dix inspecteurs étaient unanimes sur la troisième. Ils nous ont dit que c’était une première, que ça a pris juste dix minutes et tout le monde était d’accord », a ajouté ce quadragénaire spécialiste des produits de la mer, arborant ses étoiles sur sa veste blanche au lendemain de la cérémonie du guide Michelin.

« On raconte notre histoire, notre culture, notre passion avec ce restaurant en bord de mer, c’est pour ça qu’on ne travaille pas de viandes non plus. Si on vient à La Rochelle, ville de pêcheurs, avec cette vue, il n’y aurait pas de cohérence à servir un agneau ou un ris de veau », dit-il.

Et celui qui se définit comme pêcheur et cuisinier s’emballe en détaillant « un de nos plats signature, la sardine de la tête à la queue où on travaille les écailles frites, l’arête croustillante, les filets marinés, d’autres en tartare, d’autres légèrement caramélisés ».

« Les têtes, on en fait une vinaigrette et un bouillon. Voilà on ne fait pas ça pour dire “on ne jette rien”, on fait ça parce qu’au niveau gustatif, il y a une vraie utilité. Et puis, ça fait découvrir d’autres parties du poisson aux gens », ajoute ce chef qui milite pour la protection des océans et s’est engagé contre la pêche électrique.

Et de rendre hommage à son équipe : « On est 35 employés pour 45 couverts à chaque service. Sans eux, on ne pourrait pas faire tout ça, donc c’est une vraie équipe. Encore une fois comme dans le sport, vous avez le coach, mais tout le monde a trois étoiles aujourd’hui », souligne-t-il.

À la barre d’un restaurant gastronomique détenteur de deux étoiles depuis 1986 et d’un bistrot marin à La Rochelle, ce chef au physique de rugbyman attendait cette récompense suprême depuis longtemps. Lors de la cérémonie du Michelin 2019, il avait dû se contenter du prix de la gastronomie durable, nouvellement créé.

Aujourd’hui, il n’entend rien changer à ses habitudes : « On va continuer à faire rêver les gens, à leur offrir une expérience », dit-il.