(Nanterre) Le chef cuisinier Marc Veyrat a décidé de poursuivre en justice le Guide Michelin pour connaître « les raisons exactes du déclassement » de son restaurant La Maison des Bois, auquel avait été retirée en janvier sa troisième étoile, a annoncé son avocat lundi à l’AFP.

Dans sa 110e édition, publiée début 2019, le célèbre guide avait retiré cette étoile, obtenue un an plus tôt, au chef savoyard, « sans aucune notification ou alerte préalable », indique dans un communiqué son conseil Emmanuel Ravanas.

« Depuis des décennies, Marc Veyrat est habitué à ce que sa cuisine soit notée, évaluée, comparée et il sait bien que l’on n’est pas propriétaire à vie de ses étoiles […] Il assume tout, pourvu que la critique soit rigoureuse », poursuit l’avocat.

Il a cherché « amiablement » à connaître « les raisons objectives de cette décision qui l’affecte tant à titre personnel que professionnel » et affecte « surtout l’indéfectible engagement de ses équipes au service de la cuisine de montagne », mais il n’a reçu que des « réponses approximatives », déplore-t-il.

Et de prendre pour exemple le fait qu’on ait reproché au chef d’avoir servi du cheddar alors que selon son conseil, Marc Veyrat « depuis ses débuts travaille passionnément avec des produits savoyards ».

Ne recevant pas les factures ou notes de réunion des inspecteurs du guide rouge comme il l’avait réclamé, le chef cuisinier a demandé en juillet à ne plus figurer dans le guide. En vain.

Marc Veyrat attaque donc le Guide Michelin « afin que toute la lumière soit faite sur les raisons exactes » de ce déclassement, conclut le conseil.

Dans une déclaration à l’AFP, le Guide Michelin a pris acte de cette démarche, tout en regrettant les « accusations » portées par le chef.

« Huit mois après la publication du guide Michelin et trois mois après avoir proféré un ensemble d’accusations contre les conditions de cette évaluation, Monsieur Veyrat a décidé de saisir la justice, non pas sur le fond, pour nous reprocher une quelconque faute, mais pour réclamer des pièces pour l’aider à fonder une accusation. Cette démarche illustre le fait qu’il ne disposait d’aucun élément au moment où il formulait ses accusations et jusqu’à ce jour », a estimé le guide gastronomique.

« Nous comprenons la déception de Monsieur Veyrat dont nul ne conteste le talent même si nous regrettons sa persévérance déraisonnable à accuser et à communiquer bruyamment. Nous voulons rappeler que notre premier devoir consiste à informer les consommateurs ce qui nous a amenés à revoir notre recommandation. Nous allons étudier ses demandes avec attention et y répondre sereinement », a ajouté le Guide Michelin.

L’audience en référé (procédure d’urgence) devant le TGI de Nanterre est prévue le 27 novembre.