C'est un petit carton reçu au bureau qui a attiré mon attention: on y parlait de livraison en scooter écolo, de légumes achetés au marché Jean-Talon, de mozzarelle fraîche.

J'étais certaine d'être tombée sur le gros lot. Un fabricant de pizza artisanale qui viendrait me porter ça chez moi, sans polluer et sans que j'aie à quitter mes pantoufles...

 

Le rêve était trop beau.

Comme il y a 18 ans que j'ai quitté le Plateau et encore davantage le Mile End, je ne peux profiter du service de livraison. C'est là que sont les deux succursales de Tomato, cette minichaîne aux antipodes de Pizza Hut, Pizza Pizza et autres Dominos.

J'ai donc dû me résigner à aller chercher mon repas moi-même. Je dis repas, car sur le carton en question, on parle de plats préparés, une expression qui évoque pour moi des lasagnes et autres cannellonis faciles à réchauffer une fois arrivée à destination, à l'autre bout du monde.

Malheureusement, une fois rendue sur place, rue Saint-Denis, on m'a fait comprendre que pour emporter, la pizza était pas mal mon unique option.

J'ai donc commandé une pizza toute simple au basilic (11$), une autre toute garnie (14$) et une autre, plus raffinée, à la roquette et au jambon de Parme (15$).

Cette dernière aurait pu être délicieuse si la roquette avait été déposée fraîche et nue et crue sur la pizza et non en vinaigrette. Quant aux deux autres, elles étaient dans la catégorie pas mal, nettement meilleures que l'équivalent dans une chaîne commerciale, mais pas encore comparable à la pizza napolitaine faite dans un vrai four à bois.

Bref, me suis-je dit, je n'ai pas encore découvert l'équivalent montréalais d'un resto certifié Verace Pizza Napoletana, une nouvelle association américaine qui garantit que, dans certains établissements, on respecte les traditions napolitaines relatives à la fabrication de la pizza. Le projet est bizarre, j'en conviens, mais cela produit de savoureux résultats.

En plus de la pizza, nous avons pris une salade grecque qui était là encore tout à fait honnête, croquante et fraîche, ainsi qu'un gâteau au chocolat et à l'orange, encore une fois dans la catégorie «correct».

Bref, si on fait le détour pour choisir Tomato, c'est parce qu'il est indépendant et n'a pas les travers des chaînes où la pizza devient industrielle et fast-food. En fait, le chaos qui règne en cuisine - j'ai eu amplement le temps d'observer le tout en attendant mes pizzas - est même plutôt sympathique.

À vous de décider si c'est suffisant pour le choisir un vendredi soir, en plein déménagement ou pour une fête d'enfants.

 

Tomato

4319, rue Saint-Denis

15, rue Saint-Viateur Ouest

Montréal

514-678-4430


On l'adopte? Oui, si la livraison se rendait jusque chez moi.