La cuisine de maman ou de grand-maman, c’est bien souvent les plats les plus réconfortants. Mais comme nul n’est éternel, il arrive que ces précieuses recettes finissent par sombrer dans l’oubli. D’où la nécessité, pour qui veut perpétuer ces saveurs familiales, de les consigner quelque part. Mais où, et comment ? Voici quatre solutions pour sauver les meubles (de cuisine).

Imprimer un beau livre

Nous parlions récemment dans nos colonnes de Christos Sourligas, ce Montréalais qui a fait publier les recettes de sa mère grecque dont la santé était très précaire. Sans aller jusqu’à toquer aux portes d’une maison d’édition pour tenter de sortir un livre à succès, il est tout à fait possible d’autoéditer son propre livre de cuisine et de n’en faire imprimer qu’un petit nombre d’exemplaires, voire un seul.

PHOTO TIRÉE DE BLURB.CA

Des sites tels que Blurb, Shutterfly ou TheBookEdition proposent ce genre de service. On choisit un modèle, on télécharge les meilleures photos que l’on a sous la main, on entre les textes, puis on effectue soi-même la mise en page.

Les tarifs démarrent généralement autour de 30 $, mais peuvent monter beaucoup plus haut, selon la qualité du papier, le type de couverture, le nombre de pages ou les dimensions de l’ouvrage. Il faut également ajouter les frais de port. Le prix par unité est dégressif si on fait imprimer plusieurs exemplaires.

Il faut garder à l’esprit que le résultat restera tributaire de la qualité de vos photographies, il ne faut donc pas s’attendre à recueillir forcément un livre à la Ricardo.

> Consultez le site Blurb.ca (en anglais) : https://www.blurb.ca/

> Consultez le site TheBookEdition.com : https://www.thebookedition.com/fr/

> Consultez le site Shutterfly.com (en anglais) : https://www.shutterfly.com/

Nourrir un blogue

PHOTO TIRÉE DU BLOGUE « CUISINER… TOUT SIMPLEMENT »

Le blogue peut être un moyen simple de garder une trace des recettes de cuisine de ses grands-parents. La blogueuse Nathalie Boisse a rendu hommage à sa grand-mère en publiant l’une de ses recettes.

De nombreuses plateformes de blogue, gratuites et plutôt simples à alimenter, permettent d’envoyer dans le cyberespace toutes sortes de récits et photographies. Pourquoi ne pas y avoir recours pour garder une trace des astuces et formules culinaires de sa grand-mère ?

Divers blogueurs spécialisés en cuisine mettent à profit leur page pour publier, de temps à autre, une recette de leurs aïeux. C’est le cas de Nathalie Boisse, alias Nathalie B, qui a inséré dans son blogue, Cuisiner tout simplement, un hommage à sa grand-mère en reproduisant sa recette de sablés amandes et citron, flanquée de photos de son livre culinaire, jauni et écorné. « Une petite pensée pour elle, en ce jour de la fête des grands-mères », écrit-elle. D’autres, comme La Cuisine de Monica, ont débuté grâce à la complicité entre une mamie et son petit-fils, devenu plus tard pâtissier.

Pas à l’aise avec les blogues ? Une page Facebook, voire un compte Instagram montés à cette fin peuvent également constituer des pistes.

Quelques plateformes de blogues : Wordpress, Wix ou Blogger, qui offrent des plans de base gratuits. Notez l’existence de Cuisine Land, spécialisée dans le blogue culinaire.

> Consultez le site de Cuisine Land : https://cuisine.land/

Tourner des vidéos

PHOTOS FOURNIES PAR GRANDMAS PROJECT

La web-série collaborative Grandmas Project suggère au public de filmer les récits et recettes des grands-mamans, ensuite regroupés et diffusés sur un site.

Une recette sur papier, c’est très chouette, mais des questions émergent parfois sur les techniques ou le savoir-faire. Une vidéo peut régler ces problèmes, puisqu’elle permet d’observer les découpes, les mélanges et la cuisson dans leurs moindres détails. On peut ainsi filmer, avec n’importe quel cellulaire, nos maîtresses à penser culinaires quand elles sont à l’œuvre, ou se filmer soi-même en reproduisant les étapes de préparation. Certains n’hésitent pas à diffuser sur YouTube ces captations : « Recettes de beignes de ma mamie », « Recette des gnocchis de pommes de terre de ma grand-mère », etc. Même les chefs s’y mettent, comme le Montréalais Michel Dumas, qui a diffusé la recette de clafoutis de sa grand-mère.

PHOTO TIRÉE DE YOUTUBE

Le chef montréalais Michel Dumas s’est filmé pour diffuser sur YouTube la recette de clafoutis de sa grand-mère.

Plus alléchant encore : depuis 2013, la websérie collaborative Grandmas Project suggère aux membres du public de filmer les récits et recettes de leur grand-maman, qui sont ensuite regroupés et diffusés sur le site grandmasproject.org. Il suffit de respecter trois critères : filmer sa propre grand-mère, en train de préparer une recette, le tout dans un film de 8 minutes. « Grandmas Project est une proposition que je fais pour partager et célébrer collectivement ce que nos grands-mères nous ont transmis à travers la cuisine, ce que j’appelle “le plus délicieux patrimoine de l’humanité” », explique le fondateur et réalisateur Jonas Parienté.

> Consultez le site de Grandmas Project : http://grandmasproject.org/

Un joli cahier

PHOTO TIRÉE DU COMPTE ETSY DE LAUCOLO

Anne Fortin, propriétaire de la Librairie Gourmande et instigatrice du Conservatoire culinaire du Québec, suggère les réalisations de la graphiste Laucolo pour colliger les recettes familiales. Ces jolis cahiers aux couvertures ornées de dessins végétaux sont faits à la main et invitent naturellement à noter préparations et ingrédients.

Vous êtes du genre technonouille ? Pas de problème. Un bon vieux cahier où peuvent être recensées à la main les plus belles prouesses culinaires de nos grands-parents a aussi son charme. Anne Fortin, propriétaire de la Librairie Gourmande et instigatrice du Conservatoire culinaire du Québec, suggère les réalisations de la graphiste Laucolo pour colliger les recettes familiales. Ces jolis cahiers aux couvertures ornées de dessins végétaux sont faits à la main et invitent naturellement à noter préparations et ingrédients.

Mais rien ne remplacera, pour les plus chanceux, la transmission d’un ouvrage déjà amorcé au sein de la famille. « C’est très familial, intime et émotif, comme objet. Souvent, ce sont des cahiers que la grand-mère a commencés, qu’on reçoit en cadeau de Noël, ou qui ont été créés sous l’impulsion d’un membre de la famille. C’est souvent dans le temps des Fêtes qu’on prend conscience de ça, de ne pas laisser tomber ces souvenirs gustatifs qui appartiennent à toute la famille », indique Mme Fortin.

> Consultez le site de Laucolo: https://www.laucolo.com/