L'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le mouvement écolo-gastronomique Slow Food ont signé mercredi un accord pour mettre en valeur les produits alimentaires traditionnels et promouvoir les traditions culinaires locales, notamment africaines.

«J'appelle ça la gastronomie de la libération», a déclaré Carlo Petrini, fondateur de Slow Food, tenant en main un livret de recettes africaines.

«Il va y avoir de belles surprises dans les années qui viennent. Il y aura plus de chefs locaux qui seront fiers de leur cuisine traditionnelle», a-t-il prédit.

Selon le gourmet italien, l'Afrique a été victime d'«une colonisation gastronomique» qui a vu les cuisines britannique, française ou italienne supplanter les cuisines locales.

Cet accord entre la FAO et Slow Food, d'une durée de trois ans, prévoit «des actions qui consisteront principalement à mener des campagnes de sensibilisation, à renforcer les réseaux locaux, régionaux et mondiaux (...) pour améliorer les conditions de vie des petits exploitants et des petits agriculteurs en zone rurale», indique la FAO dans un communiqué.

Selon le directeur général de la FAO, Jose Graziano da Silva, la promotion des productions locales et de la consommation pourrait aider à limiter la récente volatilité des prix alimentaires.

«La petite production agricole peut être un élément de la solution au problème de l'insécurité alimentaire globale», a déclaré le patron de la FAO au cours d'une conférence de presse conjointe devant la presse étrangère à Rome.

«Slow Food et la FAO partagent une même vision d'un monde durable d'où la faim serait exclue et où la biodiversité serait sauvegardée pour les générations futures», s'est-il félicité.

La signature de cet accord entre les deux organismes intervient à un moment «historiquement important», a ajouté M. Petrini, dont le mouvement compte des centaines de milliers de supporteurs dans les pays développés.

«La gastronomie ce n'est pas juste de la nourriture qui a un bel aspect», a conclu le patron de Slow Food qui milite pour un produit «bon (au goût), propre (dans son mode de production) et juste» dans le prix payé au producteur.