(Montréal) Vous avez un barbecue en fin de semaine ? Pas de problème : mangez tant que vous voulez, votre corps s’en remettra, assure une étude australienne — du moins, s’il faut en croire l’expérience à laquelle ont été soumis une poignée de jeunes hommes en santé.

« Au niveau de la généralisation, je ne suis pas certaine que ce soit applicable à des gens plus âgés, qui sont en surpoids, qui ont des problèmes de santé, que leur corps s’adapterait aussi bien », a prévenu Emmanuelle Dubuc-Fortin, une nutritionniste d’Extenso, le centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal.

Les chercheurs de l’Université Deakin ont demandé à huit participants dont l’âge moyen était de 22 ans d’ajouter un millier de calories à leur alimentation pendant cinq jours consécutifs, sous la forme de chocolat, de croustilles et de substituts de repas. Après ces cinq journées, les cobayes ont participé à une nouvelle expérience de suralimentation pendant 28 jours.

Leur poids, leurs taux de gras, leur glycémie et leurs niveaux d’insuline ont été mesurés au début de l’étude, après cinq jours, puis après 28 jours.

La suralimentation de courte durée n’a entraîné aucune augmentation importante du taux de gras ou du poids des participants. Leurs taux de glycémie et d’insuline à jeun sont aussi restés inchangés.

« Après seulement cinq jours de suralimentation, on a constaté une augmentation de 15 % du tissu adipeux viscéral, a dit Mme Dubuc-Fortin. Le tissu adipeux viscéral est celui qui est le plus associé à des problèmes de santé, notamment la résistance à l’insuline […] et les maladies cardiovasculaires. Donc ce n’est pas entièrement vrai de dire qu’il n’y a eu aucun changement dans le corps. Ce ne sont pas vraiment de bonnes nouvelles. »

La suralimentation de 28 jours a augmenté le taux de gras et le gras viscéral des participants. Les niveaux de glycémie et d’insuline ont aussi grimpé après chaque repas, mais le taux de glycémie à jeun est resté inchangé.

Mme Dubuc-Fortin souligne que d’ajouter un millier de calories par jour à l’alimentation pendant 28 jours n’est pas comparable aux excès qu’on peut commettre de temps en temps.

« Ça arrive à tout le monde de manger un peu plus de temps en temps, et il ne faut pas en faire de cas, a-t-elle dit. L’important est d’avoir de saines habitudes au quotidien, et si on mange un peu plus à l’occasion, ce n’est pas grave. »

« On peut même dire qu’à l’occasion, si on a envie de quelque chose, c’est mieux d’en profiter que de se priver, parce qu’après ça, quand on se prive on est frustrés et on risque de craquer et d’en manger plus, plus tard. On en mange un petit peu, on en profite de temps en temps sans se priver totalement. »

Les conclusions de cette étude ont été publiées en ligne par l’American Journal of Physiology-Endocrinology and Metabolism.