Les vieilles habitudes ont la vie dure, c'est bien vrai, surtout sous pression. Mais une nouvelle étude révèle notre tendance à retomber dans des routines lorsque nous sommes stressés, routines qui peuvent aussi être bonnes.

Si les idées reçues indiquent que le stress peut induire une suralimentation ou des achats compulsifs, une nouvelle étude montre que ce n'est pas toujours le cas. En réalité, il est tout aussi probable que ce soient des habitudes positives qui s'installent, comme manger un petit déjeuner équilibré ou aller au gymnase, et non des actes de sabotage.

Les chercheurs expliquent que le manque de contrôle n'est pas forcément synonyme d'indulgence ou d'hédonisme : c'est la routine sous-jacente qui importe, pour le meilleur comme pour le pire.

Dans une étude qui sera publiée en juin dans le Journal of Personality and Social Psychology, Wendy Wood et David Neal, de l'University of Southern California, ont observé le comportement de 65 étudiants sur une période de dix semaines.

Durant cette observation, plusieurs conclusions ont été effectuées. Les étudiants stressés ou en manque de sommeil ont plus de chance de poursuivre leurs vieilles habitudes, puisqu'ils n'ont pas suffisamment d'énergie pour en créer de nouvelles, explique Wood. Les étudiants qui mangent des petits déjeuners mal équilibrés (comme des pâtisseries ou des beignes) sont d'autant plus adeptes de la malbouffe pendant les examens. Le principe est le même pour les «mangeurs de flocons d'avoine» : ceux qui ont l'habitude de manger un bon petit déjeuner ont tendance à poursuivre leur routine et manger particulièrement bien le matin, lorsqu'ils sont sous pression.

De la même manière, les étudiants habitués à lire quotidiennement les éditoriaux dans le journal durant le semestre sont plus disposés à conserver ces habitudes pendant les examens, même si leur temps est limité. Quant aux habitués du gymnase, ils s'entrainent davantage lorsqu'ils sont stressés.

«On pourrait penser que les étudiants stressés et manquant de temps libre ne liraient plus du tout le journal, mais c'est l'inverse qui se produit», explique Wood. «Les habitudes ne demandent pas beaucoup de volonté, de réflexion ou de délibération».

«La question de l'effort de changement de comportement devrait donc être : comment créer des habitudes productives et bénéfiques?».

«On sait qu'une habitude se crée lorsqu'on cherche quelque chose de facile à faire, qui puisse se répéter souvent et faire partie de la routine quotidienne».