Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a constaté une hausse du nombre d'aliments contaminés à la bactérie Listeria au Québec bien avant les rappels récents de viande Maple Leaf et de certains fromages. Ses inspecteurs ont trouvé trois fois plus de produits contaminés en 2007 que l'année précédente.

Selon son plus récent rapport, le Laboratoire de santé publique du Québec a reçu l'an dernier du Ministère 60 échantillons d'aliments contaminés à la Listeria, aussi bien de la charcuterie que des fromages. Le laboratoire n'avait trouvé cette bactérie que dans 20 produits envoyés par le MAPAQ en 2006, et 13 en 2005.

Même si le nombre d'aliments contaminés à la Listeria a grimpé en flèche, le MAPAQ n'a fait que deux rappels de produits - des fromages - en 2007. Les bactéries trouvées dans les aliments cette année-là n'étaient pas de la même souche, ce qui explique le faible nombre de rappels, a indiqué hier à La Presse Guy Auclair, directeur de la coordination des inspections au MAPAQ.

«Si on avait pu trouver le moindrement une souche commune de Listeria, on aurait fait un rappel. On a toute une équipe d'évaluation des risques. Et s'il n'y a pas eu de rappels, c'est qu'on n'était pas en mesure de le faire.»

Si le MAPAQ a fait trois rappels de fromages au cours des derniers jours, c'est que les bactéries Listeria étaient de la même souche, le pulsovar 93, a-t-il souligné.

Guy Auclair a du mal à expliquer l'augmentation du nombre d'aliments contaminés à la Listeria depuis l'an dernier. «C'est sûr qu'on se pose des questions. On fait des investigations», a-t-il affirmé.

Ni le MAPAQ ni le Laboratoire de santé publique n'ont précisé le nombre de produits contaminés à la Listeria qu'ils ont trouvés depuis le début de l'année.

Aucun nouveau cas de listériose n'a été signalé par le ministère québécois de la Santé au cours du long week-end de la fête du Travail. Quarante-sept cas ont été répertoriés depuis le début de l'année. Neuf décès sont liés à cette maladie.

Le ministre reste prudent

«Actuellement, on trouve que la situation évolue bien. Mais je suis quand même très prudent. Car demain matin, on peut avoir deux nouveaux cas, surtout que la période d'incubation de la bactérie est très longue» (70 jours), a affirmé le ministre de la Santé, Yves Bolduc, à l'entrée d'une réunion du Conseil des ministres.