(Beaujeu) Après une année marquée par les aléas climatiques, le Beaujolais nouveau, dont près de la moitié de la production part à l’exportation, est de retour jeudi sur les tables, un évènement fêté dans les principaux fiefs de cette région viticole du centre est de la France.

À minuit, comme le veut la tradition chaque troisième jeudi de novembre, un tonneau de primeur a été percé à Beaujeu, épicentre du vignoble où se déroule chaque année la fête des « Sarmentelles », quatre jours de dégustations, dîners dansants et spectacles.

« Il est très bon, très fruité, très rond, fin en bouche. C’est parfait pour un Beaujolais nouveau », a déclaré mercredi soir à l’AFP Claire, habitante de la région, au milieu des défilés, fanfares et stands de dégustation. 

« Il est comme l’année dernière, il est très fruité. Avec le changement climatique, il est meilleur d’année en année », confirmait non loin Dominique, qui réside dans le Beaujolais.

Le millésime 2022 a aussi été célébré dans plusieurs autres villes de la région. À Lyon, par exemple, la traditionnelle mise en perce place Saint-Jean a offert cette année une originalité avec l’arrivée des tonneaux à bord de vélos cargos.

Le Beaujolais nouveau a représenté en 2021 quelque 18 millions de bouteilles, soit 21,5 % de la production totale du vignoble. Beaujolais, Beaujolais Villages et 10 crus complètent la production.

Mais cette année, les aléas climatiques ont pénalisé la production. « La quantité sera inférieure de 20 % à la moyenne des cinq dernières années », a indiqué Daniel Bulliat, président d’Inter Beaujolais, qui vante toutefois une « qualité réjouissante » pour ce millésime.

« C’est un vin merveilleux avec des rendements un peu faibles, mais une qualité qui est vraiment au rendez-vous », poursuit Alain Laforest, président des Sarmentelles, estimant une augmentation des prix à « environ 10 % » cette année.

Environ 48 % des Beaujolais nouveau produits, à 94 % des rouges à cépage Gamay, sont exportés, selon les chiffres 2021 d’Inter Beaujolais. Le Japon demeure de loin le principal client avec 3,6 millions de bouteilles (soit 41 % des exportations) devant les États-Unis et le Royaume-Uni.

Depuis 1951, les producteurs de Beaujolais à appellation contrôlée bénéficient d’une date de commercialisation prématurée, notamment en raison du processus de fabrication raccourci de la primeur.