Pour ceux d’entre vous qui ne font pas abstinence en ce mois de janvier, voici mes trois suggestions de la semaine : un super petit blanc abordable, un blanc plus complexe pour se faire plaisir et découvrir un cépage peu connu, puis un rouge résolument hivernal, qui est aussi un bon candidat pour la cave.

Bien intéressant pour le prix

La bodega Aranléon cultive 120 hectares de vignes, à 720 m d’altitude, dans les collines de l’arrière-pays de Valence. Cette cuvée, l’Aranléon Blés Valencia Crianza 2020, est élaborée avec 60 % de macabeo (le viura de la Rioja) et 40 % de sauvignon blanc, fermentés en cuve inox. Rien de renversant, mais le vin est très bien fait. Peu aromatique, et assurément pas fruité (il n’est pas dominé par des arômes de fruits), il s’ouvre sur des notes de saumure, d’écorces et de zestes d’agrumes, de peau de pomme verte. Sec et léger en bouche, il a un certain grain à la texture qui lui donne du relief. Frais, mais pas mordant, avec juste ce qu’il faut d’acidité, accentuée par ces notes délicatement salines. Pour l’apéro, ou pour accompagner des salades, du poisson frit.

Aranléon Blés Valencia Crianza 2020, 14,45 $ (13792422), bio, 12 %.

Garde : à boire.

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Initiation au romorantin

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Domaine des Huards Romo Cour Cheverny 2018

Alors que le macabeo (vin précédent) est un cépage très répandu, surtout en Espagne, le romorantin, lui, ne l’est pas du tout. Originaire de Bourgogne, il est aujourd’hui presque exclusivement cultivé dans l’appellation Cour-Cheverny, en Touraine. Voici un très beau vin pour s’y initier. Aromatique, le Domaine des Huards Romo Cour Cheverny 2018 s’ouvre sur un joli nez aux notes de fleurs de pommiers, d’agrumes, de groseilles, avec une délicate impression minérale. La bouche impressionne par sa matière et son volume, tout en restant hyper fraîche et tendue. De légères notes fumées (comme dans silex, pas comme dans bois), de craie et de miel ajoutent de la complexité. Savoureux et complet, comme le sont beaucoup des vins de ce domaine qui travaille en biodynamie depuis 1998. À déguster avec des fromages de chèvre, un poulet à la crème ou aux abricots et au gingembre.

Domaine des Huards Romo Cour Cheverny 2018, 26,70 $ (13513286), bio, 13 %.

Garde : 4 ou 5 ans.

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Pour un beau souper à la maison

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Domaine La Suffrene Bandol 2014

À Bandol, en Provence, on produit beaucoup de rosés, quelques rares blancs, mais ce sont les rouges qui volent la vedette. Le cépage mourvèdre y est roi. On dit qu’il se plaît les pieds dans l’eau et la tête au soleil : dès qu’on quitte le pourtour méditerranéen, le climat ne lui permet plus de mûrir pleinement. Ici, sur des terrasses orientées plein sud, il se gorge de soleil. Ce vin, le Domaine La Suffrene Bandol 2014 (60 % mourvèdre avec grenache, cinsault et carignan), offre des arômes de mûres, d’anis et des notes animales, qui rappellent le cuir. Une texture enveloppante en bouche, avec un bel éclat fruité, est encadrée par des tanins mûrs et fermes. Des notes de terre noire, de garrigue, d’épices et une impression caillouteuse s’ajoutent au fruit et s’étirent sur une finale serrée. À passer en carafe une heure et déguster avec magret de canard, gigot d’agneau, gibier en sauce.

Domaine La Suffrene Bandol 2014, 29,40 $ (14852280), 14 %.

Garde : 6 ou 7 ans.

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