(Québec) Les Québécois pourront bientôt faire livrer une bouteille de vin avec un repas par l’entremise d’applications comme Uber Eats ou DoorDash. Les restaurateurs seront toutefois tenus responsables s’ils livrent de l’alcool à des mineurs.

Le gouvernement caquiste a déposé, mercredi, le projet de loi 72, qui autorise de déléguer la livraison d’alcool à un tiers.

Le gouvernement « consent à ces assouplissements » parce que les « restaurateurs ont énormément besoin d’aide en ce moment », a indiqué la ministre responsable, Geneviève Guilbault, en conférence de presse à l’Assemblée nationale.

Actuellement, le restaurateur qui dispose de son propre service de livraison a déjà la responsabilité de faire des vérifications sur l’âge du consommateur. Or des livraisons effectuées par l’entremise d’Uber Eats ou encore DoorDash peuvent se dérouler sans aucun contact.

Dans le cas où un restaurant fait affaire avec ces applications, il devra s’entendre avec ce service de livraison pour que des vérifications soient effectuées sur l’âge de la personne qui a commandé de l’alcool, a expliqué la porte-parole de la ministre, Amélie Paquet, dans une entrevue téléphonique.

Si des restaurateurs ou des livreurs « ne sont pas assez intelligents pour appliquer ça », ils doivent être sanctionnés, a mis en garde l’organisme Éduc’alcool. La responsabilité doit être clairement précisée et il est certain que la ministre va le préciser, a affirmé son directeur général Hubert Sacy.

« Il ne faut pas dire que parce qu’on leur donne un coup de pouce ou on facilite les choses, cela devient un bar ouvert, a-t-il dit en entrevue téléphonique. Si on n’est pas capable de vérifier l’âge, il ne faut pas livrer, c’est aussi simple que ça. »

Si le projet de loi est adopté, les restaurateurs pourront aussi également établir une carte de « prix différenciés », c’est-à-dire qu’ils pourraient par exemple vendre la bouteille moins cher en livraison que dans l’établissement.

Les restaurateurs pourraient par ailleurs servir de l’alcool sans servir de repas dans l’établissement.

Toutes ces dispositions sont insérées, étrangement, dans un projet de loi plus large qui réforme notamment l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ainsi que le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI). En vertu de cette refonte, l’UPAC et le BEI pourraient désormais embaucher leurs propres employés plutôt que de devoir compter sur du personnel prêté par d’autres corps policiers.