(Paris) Entre les incertitudes liées au Brexit et les menaces de surtaxation aux États-Unis, les producteurs de vins français et européens doivent aussi se préparer à s’adapter aux mutations du marché international du vin, prévient l’agence Sopexa dans son indicateur annuel Wine Trade monitor publié mardi.

La France, l’Italie et l’Espagne restent de loin les trois principaux pays d’origine des vins les plus référencés sur les sept marchés phares que sont l’Allemagne, la Belgique, la Chine continentale, la Chine-Hong Kong, les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni, analysés dans cette étude publiée quelques semaines avant l’ouverture du salon Wine Paris le 10 février.

Référencés par 89 % des 984 importateurs, grossistes et distributeurs interrogés par Sopexa (contre 75 % pour les vins italiens et 67 % pour les Espagnols), les vins français sont néanmoins en « retrait significatif » sur certains marchés comme la Belgique où ils perdent 17 points par rapport à 2018. L’Espagne, de son côté, subit un décrochage en Chine, note l’étude.

Les trois principales qualités reconnues aux vins français par les acheteurs internationaux sont d’être des vins « des grandes occasions », d’avoir une « constance de qualité gustative », et surtout d’avoir une gamme bio très développée et accessible.

Les faiblesses portent surtout sur un manque d’innovation et un manque de séduction vis-à-vis des jeunes générations qui boivent de moins en moins et privilégient des produits « sains », « durables », « bio », « naturels » ou en « biodynamie », a souligné François Collache, un responsable de Sopexa, lors d’une conférence de presse à Paris.

« Parallèlement se développent dans les pays anglo-saxons des phénomènes d’abstinence », a-t-il ajouté en évoquant aussi un boom des ventes de « hard-seltzer » aux États-Unis, des mélanges festifs à faible taux d’alcool (5 % environ) mélangeant eau de Seltz, arôme et alcool générique.

« Il y a une nécessité de faire évoluer la façon de concevoir et vendre, de réfléchir à avoir une offre complète qui puisse satisfaire des segments de consommation qui potentiellement vont croître », a-t-il ajouté. « Beaucoup de défis attendent l’industrie », a-t-il dit à l’AFP.

« Mais on a un potentiel de production phénoménal, des acteurs très impliqués qui ont une bonne technicité et qui continueront d’être au plus proche des marchés », a estimé l’analyste.