Huit ans après les premières plaintes et après de multiples péripéties procédurales, deux figures influentes du Bordelais, Hubert de Boüard et Philippe Castéja seront jugés le 8 mars par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour prise illégale d’intérêts, dans l’affaire du classement controversé du Saint-Émilion de 2012.

L’affaire était partie en 2013 des plaintes de trois exploitations familiales - Croque-Michotte, Corbin-Michotte et La Tour du Pin Figeac - qui les accusaient d’avoir été « juges et parties » dans le processus de ce classement prestigieux, dont elles avaient été évincées.

Au classement en 2012, M. de Boüard, consultant viticole et copropriétaire du château Angélus, avait été propulsé 1er grand cru classé A, tandis que le négociant Philippe Castéja, propriétaire du château Trottevieille, était maintenu 1er grand cru classé B.

Les trois plaignants avaient dénoncé un possible conflit d’intérêts et un « combat à armes inégales », car ces deux professionnels, alors qu’ils avaient ou conseillaient des domaines candidats au palmarès, siégeaient parallèlement au comité national des vins de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité), établissement public qui révise tous les dix ans ce classement.

Hubert de Boüard et Philippe Castéja ont toujours réfuté tout conflit d’intérêts, affirmant s’être déportés lors de délibérations évoquant le classement.