(Toronto) Un récent sondage auprès d’environ 1000 Canadiens suggère que la consommation excessive d’alcool est plus élevée chez les jeunes et les personnes préoccupées par leurs finances personnelles en raison de la pandémie.

L’enquête réalisée entre le 8 et le 12 mai et commandée par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM) montre que près de 30 % des personnes âgées de 18 à 39 ans ont déclaré avoir consommé une grande quantité d’alcool de façon épisodique au moins une fois au cours de la semaine précédente.

Un rapport de Statistique Canada en 2018 a rapporté des données similaires, affirmant que la proportion la plus élevée de consommation excessive d’alcool était chez les 18 à 34 ans, avec près de 29 % des personnes de ce groupe d’âge déclarant une consommation excessive d’alcool.

Dans l’enquête du CTSM, menée par la firme Delvinia, près de 24 % du nombre total de répondants ont signalé une consommation épisodique excessive, ou une consommation excessive d’alcool, considérée comme quatre verres ou plus en une seule occasion pour les femmes, et cinq verres ou plus pour les hommes.

Ceux qui sont très inquiets de l’impact de la COVID-19 sur leurs finances personnelles étaient plus susceptibles de déclarer une consommation excessive d’alcool à 28 %, que ceux qui étaient « quelque peu inquiets » à 25 %.

Les chercheurs du centre disent que les résultats du récent sondage en ligne auprès de Canadiens anglophones ne peuvent être attribués à la COVID-19 et que les participants n’ont pas été interrogés sur leur consommation d’alcool avant la pandémie.

La Dre Hayley Hamilton, scientifique principale à l’Institut de recherche sur les politiques de santé mentale du centre, a dit qu’il était probable que les jeunes répondants au sondage avaient des problèmes préexistants liés à l’alcool compte tenu des résultats antérieurs liés à leur groupe d’âge.

Mais elle a déclaré que l’alcool peut être utilisé comme mécanisme d’adaptation pour ceux dont la carrière a pu être mise à l’écart en raison de la pandémie, créant une incertitude sans précédent quant à leurs perspectives de travail.

Elle a dit que l’impact sur leur vie sociale, avec l’annulation d’activités telles des concerts, pourrait également être un facteur pour ceux qui peuvent être seuls et boire davantage.

Cependant, elle a dit qu’il est important qu’une personne qui gère la situation en buvant à l’excès demande de l’aide.

« Si la consommation excessive d’alcool continue, il y a de plus grandes inquiétudes à cause de tous les méfaits associés à l’alcool. Et nous devons penser à ces méfaits lorsque nous aurons traversé la pandémie. »

La Dre Leslie Buckley, chef des toxicomanies du centre, a déclaré que bien que l’on ne sache pas si la consommation d’alcool des participants à l’enquête a changé pendant la COVID-19, on pourrait supposer qu’elle se déroule seul (e) à la maison, conformément aux restrictions physiques.

Elle a dit que cela pourrait être problématique pour ceux qui sont également au chômage.

« Quelqu’un qui ne travaille pas a des week-ends de sept jours et peut avoir des difficultés à structurer son temps », a-t-elle déclaré.

Selon l’enquête, qui a une marge d’erreur de plus ou moins 3,1 points de pourcentage, les femmes, les parents et les jeunes adultes sont plus susceptibles de se sentir anxieux et déprimés pendant la pandémie.

Selon le sondage, les travailleurs de la santé et ceux qui ont un emploi qui les expose à un risque plus élevé de contracter la COVID-19 sont plus susceptibles de se sentir seuls que les autres groupes.

Il est aussi suggéré que ceux qui sont passés au travail à domicile sont plus susceptibles d’avoir un niveau d’anxiété modéré à sévère que les autres.