(Bordeaux) Protection contre le mildiou et promesses de belles grappes : la canicule telle qu’elle survient fin juin, « c’est magique », ont affirmé mercredi les viticulteurs du Bordelais qui n’en oublient pas pour autant les mesures de protection des travailleurs agricoles.

« Nous sommes en train de faire cuire le mildiou », lance à l’AFP, satisfait, Philippe Bardet, viticulteur à Saint-Émilion, en évoquant les épisodes de fortes chaleurs qui devaient toucher la Gironde et la région, pouvant dépasser les 40 degrés.

« Deux, trois jours de canicule à Bordeaux, à cette période, c’est magique », ajoute ce président de la commission technique du CIVB (Comité Interprofessionnel du vin de Bordeaux).

Dramatiquement touché l’an dernier par le mildiou, ce champignon qui adore l’humidité et détruit les grappes, le vignoble bordelais en avait repéré cette année « un petit peu, mais il était sous contrôle », dit M. Bardet.

Ce pic de chaleur intervient fin juin à un moment où la grappe, encore en formation, aurait pu être sensible au mildiou. « Dans trois semaines, les raisins, quand ils commencent à rougir, n’y seront plus sensibles », se réjouit-il.

Et comme la « nature est bien faite », la vigne a « compris qu’elle allait manquer d’eau et protège ses raisins au lieu de produire des feuilles, et ça, s’est excessivement bon pour la qualité ».

Avec cet épisode de chaleur, « le risque (de mildiou) diminue », renchérit Bernard Farges, président du syndicat des AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur, qui rassemble 4500 viticulteurs. En ce moment, « la vigne est saine. C’est une plante méditerranéenne, elle aime la chaleur. De plus, il a plu récemment. Son pied n’est pas sec. La vigne aime ça », dit-il.

Reste qu’il est évidemment « difficile de travailler dans les vignes » actuellement, ajoute le viticulteur dans l’Entre-Deux-Mers, d’autant qu’il y a énormément de travail en ce moment. « Avec le temps des vendanges, la fin juin, c’est un pic de travail. Il y a le palissage de la vigne, l’écimage, la tonte de l’herbe… »

Pour mieux affronter la chaleur, « les équipes démarrent à 5 h 30/6 h. Cela veut dire que certains se lèvent très tôt, ils ont de la route à faire », dit-il.

« Les gens ont l’habitude, patrons comme salariés », renchérit Frédéric Faux, responsable de la production agricole pour la CGT-Gironde. « On aménage les horaires de travail, on donne des conseils de prudence aux plus jeunes. On connaît ça en agriculture, ça ne nous perturbe pas plus que ça ».