La planète vins s'est retrouvée dimanche à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, pour Vinexpo, un des plus grands salons au monde de vins et spiritueux. 

«Tout ce que la planète vins et spiritueux compte de producteurs, d'importateurs, de grossistes, de distributeurs, d'acheteurs, de grandes enseignes internationales, de sommeliers et de restaurateurs seront présents à Bordeaux pour ce qui est le plus grand rassemblement mondial de la filière», a expliqué le président de Vinexpo Xavier de Eizaguirre.

«Le secteur est assurément, comme tous les autres, affecté par la crise», a-t-il dit, tout en soulignant que le commerce du vin «bénéficie néanmoins de la croissance sans discontinuer de la consommation».

«Si certains marchés se contractent, notamment dans l'Ancien Monde où l'on boit moins mais mieux, d'autres en revanche s'ouvrent. La Chine, la Russie, l'Inde et même le Nigéria s'ouvrent et offrent des perspectives d'exportation sans précédent», a-t-il expliqué, souhaitant, en référence au conflit commercial entre l'Europe et la Chine, «qu'aucune guerre commerciale ne vienne hypothéquer ces perspectives».

Vinexpo 2013 atteste d'ailleurs de l'attention croissante portée à la Chine, 3e marché pour les vins français, et bientôt 2e marché au monde en valeur à l'horizon 2016, avec la présence de 18 exposants chinois contre deux en 2011 et d'un pavillon de la province viticole du Sichuan. 

«Transparence totale»

Dans ce contexte, le ministre français de l'Agriculture Stéphane Le Foll a appelé la filière viticole à une «transparence totale» devant les soupçons de dumping (pratique qui consiste à diminuer le prix d'une marchandise lorsqu'elle est vendue à l'étranger)émis par la Chine alors que la France a plus que jamais besoin d'équilibrer sa balance commerciale.

La Chine a lancé une enquête antidumping sur les vins importés de l'UE après la décision de Bruxelles, début juin, d'imposer des taxes provisoires sur les importations de panneaux solaires, de cellules photovoltaïques et de composants chinois, en accusant les firmes chinoises de dumping.

«Dès que cette procédure sera ouverte, il faudra s'y inscrire pleinement et totalement», a souligné le ministre. «Il n'y a pas de risque de découvrir des aides qui seraient des subventions directes à l'exportation» des vins européens, a-t-il affirmé, appelant «l'ensemble des producteurs et négociants» à «une transparence totale».

Le ministre a tenu à longuement féliciter les organisateurs de ce salon, «qui a connu une croissance sans discontinuité», rappelant que 2400 exposants sont venus de 40 pays.

Quelque 45 à 50 000 visiteurs de 120 pays sont attendus sur les 95 000 mètres carrés d'exposition du Palais des congrès de Bordeaux où Vinexpo est devenu depuis son lancement en 1981 une vitrine exceptionnelle des produits du monde entier et une plateforme d'échanges commerciaux où se croisent vendeurs, acheteurs et prescripteurs.

C'est sans doute dans un souci d'éviter toute tension avec la Chine que M. Le Foll a dénoncé publiquement dimanche l'agression de six étudiants chinois en oenologie, dans la nuit de vendredi à samedi en Gironde.

«C'est un acte inqualifiable. C'est l'image de la France qui est abîmée avec ces attitudes xénophobes», a-t-il déclaré.