État de choc : après le choc, la folie !
« Je pensais que ça allait finir là, que plus personne n’allait rien acheter parce que la boutique était fermée », se remémore Maud Gaudreau, propriétaire d’État de choc, spécialisée en chocolat dit « de la fève à la tablette », dans La Petite-Patrie. Refusant de voir deux années de travail acharné s’effacer, elle s’est relevé les manches et a créé des sacs de Pâques, qui se sont envolés en moins de deux sur sa boutique en ligne. « Finalement, mon année 2020 a été bien meilleure que 2019 ! »
Diplômée en marketing, Mme Gaudreau a été consultante auprès d’entreprises. C’est lorsqu’elle a travaillé avec la chocolaterie Geneviève de Grandbois qu’elle a découvert le bean to bar, et des entreprises québécoises de cette mouvance comme Palette de bine, Qantu, Chocolat Monarque, Avaana... Elle y a vu une belle occasion : « Il n’y avait pas de chocolateries qui travaillaient avec ces entreprises. On connaît les bières de microbrasserie, les cafés troisième vague, mais je trouvais que le chocolat [bean to bar], lui, n’était pas connu. »
Pour mener à bien son projet, elle s’est alliée avec la chocolatière de talent Stéphanie Bélanger, qui a dû s’adapter à ce type de chocolat plus difficile à travailler, moins fluide que les Cacao Barry ou Valrhona de ce monde, mais porteur de multiples possibilités gustatives. « Il y a beaucoup de travail derrière mais l’idée, c’est de ne pas trop intellectualiser les produits. Il y a de la couleur, les gens trouvent ça le fun », remarque-t-elle. Le tout a porté ses fruits : l’entreprise s’est distinguée dans plusieurs concours avec ses créations.
Le chocolat de Pâques, c’est un peu de la haute couture ! On commence à penser à la collection des mois d’avance, la production prend énormément de temps et demande beaucoup de précision.
Maud Gaudreau, propriétaire d'État de choc
Les vedettes pour Pâques sont les nouvelles « Poules médaillées », déclinées en cinq parfums, qui ont toutes remportées des médailles. On y trouve Maïs piment, Passion, Cari, Sapin érable et Tout érable, à laquelle s’ajoute une poule pleine de la tartinade Noisette et sarrasin d’Allo Simonne. Les petits et les gros œufs en chocolat, magnifiques œuvres d’art colorées, sont toujours offerts cette année.
La collection de Pâques d’État de choc est offerte en ligne et directement en boutique, jusqu’à épuisement des stocks.
https://www.etatdechoc.com/
Ernestine : rétro, ludique et colorée
Le nom de cette mignonne chocolaterie du Plateau ne vous dit peut-être rien, mais plus pour longtemps, car ses créations sont irrésistiblement charmantes. En 2020, Ernestine a fait peau neuve. La chocolaterie a changé de nom (elle s’appelait autrefois Noir Chocolat) et d’emplacement, passant d’un petit espace anonyme de la rue Marquette à un local campé directement sur l'avenue du Mont-Royal, au design invitant et moderne.
L’année qui vient de passer s’est donc révélée fructueuse pour la petite entreprise fondée en 2016 par l’artisane-chocolatière Véronique Éthier et son partenaire en affaires et dans la vie, Maxime Brassard. « Comme tout le monde, on a vraiment eu peur au début. Mais avec notre boutique en ligne, ça a roulé, c’était fou ! Le chocolat, c’est une valeur refuge, on l’a senti ; les gens ne feelaient pas, ils venaient chercher leur chocolat », raconte M. Brassard.
L’artisane-chocolatière offre une vision rafraîchissante dans un milieu souvent très traditionnel avec des créations vives, ludiques et qui ont un petit côté rétro – le nom, Ernestine, est un hommage à sa grand-mère. « J’aime proposer des trucs colorés, funky, qui sortent de l’ordinaire », résume-t-elle. Des exemples ? Les « Bombe cerise » et leurs emballages qui semblent tout droit sortis des années 50 ou encore les nouveaux sandwichs à la guimauve, le rêve de tout enfant. Les bouchées de chocolat contiennent des parfums étonnants et originaux comme s’mores, tarte à la lime, beurre d’arachides et confitures, pouding banane…
Pour moi, Pâques, c’est du gros fun, j’y pense toute l’année ! Ça me rappelle aussi ma grand-mère, j’ai plein de souvenirs de manger du chocolat chez elle.
Véronique Éthier, artisane-chocolatière et copropriétaire d'Ernestine
La tête de Mme Éthier déborde d’idées. La chocolatière aime proposer quelque chose de complètement nouveau chaque année à Pâques. Cette saison, la collection se décline autour des œufs en chocolat, avec, en vedette, « L’œuf gourmand », un gros œuf de chocolat trempé trois fois dans du chocolat blanc coloré. De plus, il se cache à l’intérieur des petits œufs croquants, fondants, au caramel coulant.
La collection de Pâques d’Ernestine est offerte en ligne et directement à la boutique, jusqu’à épuisement des stocks.
Chocolat boréal : célébrer notre nordicité
L’artisan chocolatier Ludovic Fressier a du métier derrière la cravate. Formé en France, il vit au Québec depuis 1993. De ce côté-ci de l’océan, il a travaillé à la défunte Pâtisserie de Gascogne, avant de fonder avec d’autres partenaires Chocolats Privilège, une chocolaterie qui a beaucoup grandi au fil des ans avec cinq boutiques, dont une au marché Jean-Talon.
Mû par une volonté de retourner vers une certaine simplicité, M. Fressier a quitté la chocolaterie après plus de 20 ans. Avec sa conjointe, il a fondé en 2017 Chocolat Montréal, rebaptisé l’année suivante Chocolat boréal, dont les vastes ateliers sont situés dans le Sud-Ouest, aux abords du canal de Lachine. Dans cette foulée, le chocolatier s’est mis à expérimenter avec des ingrédients typiques de la forêt boréale, comme l’argousier, le sapin baumier, le mélilot, le thé du Labrador ou le cassis, dans des créations impeccables et tout en finesse.
Je veux faire découvrir le bon chocolat et j’essaie d’offrir le juste prix. C’est un produit qu’il ne faut pas rendre élitiste.
Ludovic Fressier, artisan-chocolatier et fondateur de Chocolat boréal
M. Fressier a fait le choix de ne pas ouvrir de boutique physique et de se concentrer sur la production et le développement des points de vente, en plus de sa boutique en ligne qui livre partout au Québec. Chocolat boréal emploie aujourd’hui 17 personnes. L’année qui vient de passer a vu l’entreprise continuer de grandir. « Les gens, en temps de crise, consomment des produits sucrés. On ne peut plus aller dans les spectacles ni au restaurant, donc on compense dans le chocolat ! », remarque-t-il.
Pour Pâques, la vaste collection met de l’avant plusieurs moulages d’animaux, des œufs, des tablettes et des boîtes de chocolats assortis aux parfums boréaux. La nouveauté sur laquelle l’entreprise mise beaucoup est la « Poulette aux œufs d’or », un coffret contenant quatre poules au chocolat et 100 carrés napolitains emballés individuellement pour la chasse aux œufs, que l’entreprise fait sur place grâce à l’acquisition d’équipements lui permettant d’en produire de grandes quantités de façon mécanique.
La collection de Pâques de Chocolat boréal est offerte en ligne, et il sera également possible de s’en procurer directement à l’usine de fabrication cette semaine, jusqu’à épuisement des stocks.
https://www.chocolatmontreal.com/fr/accueil
Choco Chocolat : petite entreprise deviendra grande
C’est l’an dernier, à pareille date, que nous avons découvert Choco Chocolat. La chocolaterie située à Joliette venait de lancer sa boutique en ligne afin de se donner une chance de survivre à la crise sanitaire. « On n’avait pas de boutique en ligne, ce n’était même pas dans nos projets. On a sorti ça en trois jours ! Et ça a fait boule de neige, ç’a été fulgurant, on n’a même pas été capables de répondre à la demande », se remémore Natalie Bélanger, une des propriétaires.
Fondée il y a 14 ans, l’entreprise est aujourd’hui dirigée par trois jeunes femmes : Mme Bélanger et les artisanes-chocolatières Marilou Gagnon et Sara Labrecque. Choco Chocolat, c’est d’abord une histoire de famille : c’est la belle-mère de Natalie et Sara, Danielle, aujourd’hui à la retraite, qui a fondé l’entreprise. Marilou, elle, est la cousine de Sara. « On ne vient pas du milieu de la chocolaterie classique, on a notre angle, on fait les choses à notre manière », résume Mme Bélanger.
Ce qu’on aime, c’est proposer des produits, des plaisirs sucrés, pour chaque petite occasion de la vie.
Natalie Bélanger, copropriétaire de Choco Chocolat
Et tout ce beau monde travaille très fort, dans un local de plus en plus exigu à mesure que la demande augmente, afin de fournir anciens et nouveaux clients. Bouchées de chocolat diverses, guimauves enrobées de chocolat, pots de caramel ou de chocolat à tartiner, fondues au chocolat, le choix est vaste, coloré, appétissant. Choco Chocolat aimerait bien, d’ailleurs, pouvoir agrandir son local afin d’avoir des installations mieux adaptées à sa croissance marquée.
Pour chaque fête, chaque occasion, le trio imagine des collections ou couleurs et parfums selon un thème. Pour Pâques, ce sont les parfums de la cabane à sucre qui sont à l’honneur dans les boîtes de chocolat, différents moulages et produits avec des parfums comme le caramel au bacon ou à l’érable, ou le sucre à la crème au Saint-Crème de la distillerie Mariana. La vedette de la collection éphémère est sans aucun doute le « Gros coco surprise », mignon avec son imitation d’œuf cassé au sommet, dans lequel se cachent deux lapins à l’érable et une carotte choco.
La collection de Pâques de Choco Chocolat est offerte en ligne et directement en boutique, jusqu’à épuisement des stocks.